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Écho de presse

C'était à la Une ! Le procès de Landru par Colette

La lecture du jour présente un article signé par Colette pour « Le Matin » sur le procès de Landru en 1921.
ColetteLandrujusticepodcast

Ecrit par

RetroNews

Publié le

20 octobre 2017

et modifié le 7 novembre 2023

La lecture du jour présente un article signé par Colette pour « Le Matin » sur le procès de Landru en 1921.

En partenariat avec "La Fabrique de l'Histoire" sur France Culture

Cette semaine : la lecture de " Voici Landru !" par Colette. Le Matin, 8 novembre 1921.

Texte lu par : Hélène Lausseur

Réalisation : Séverine Cassar

 

«  VOICI LANDRU !

C'est son entrée, et non celle des robes rouges et noires, qui met un peu de gravité dans cette salle petite, dépourvue de majesté, où l'on parle haut et.où on s'ennuie parce que la Cour se fait attendre. C'est lui qui attire et retient tous les regards, lui, cent fois photografié, caricaturé, reconnu de tous et différent pourtant de ce qu'on connaît de lui. Voilà bien la barbe, lui calvitie popularisée ; le sourcil crêpé, comme postiche. Mais cet homme maigre porte sur son visage quelque chose d'indéfinissable qui nous rend tous circonspects un peu plus, j'écrivais déférents. Une femme, tête nue, derrière moi, chuchote :

- Il a vraiment l'air d'un monsieur. Quel éloge !... Un journaliste affirme que Landru a « une barbe de préparateur en pharmacie ». Un dessinateur dit :

- Il est bien convenable, on jurerait un chef de rayon à la soie.

La foule n'émettra jamais d'opinion unanime sur Landru. L'homme aux cinquante noms, l'homme aux deux cent quatre-vingt-trois aventures féminines, même, sans bouger, et avant qu'il ait parlé, est déjà Protée.

Séduisant, ce séducteur ? Correct, certainement. Faunesque, verlainien ccvmme on l'a décrit ? Non. Ni génial, ni difforme. Au-dessus des vertèbres maigres du cou, le crâne est beau, et peut couver l'intelligence, qui sait, l'amour. Pour ce qui est de la face, sa ressemblance évidente avec l'ancien député Ceccaldi, le Ceccaldi de Caillaux, frappe, et gène un moment, puis on l'oublie. On l'oublie quand on a vu l'œil de Landru.

Je cherche en vain, dans cet oeil profondément enchâssé, une cruauté humaine, car il n'est point humain. C'est l'œil de l'oiseau, son brillant particulier, sa longue fixité, quand Landru regarde droit devant lui. Mais s'il abaisse à demi ses paupières, le regard prend cette langueur, ce dédain insondables qu'on voit au fauve encagé.

Je cherche encore, sous les traits de cette tête régulière, le monstre, et ne l'y trouve pas.

Si ce visage effraie, c'est qu'il a l'air, osseux mais normal, d'imiter parfaitement l'humanité, comme ces mannequins immobiles qui présentent les vêtements d'homme, aux vitrines.

A-t-il tué ? N'a-t-il pas tué ? Nous ne sommes pas près de le savoir. Il écoute, il paraît écouter l'interminable acte d'accusation, débité sur un ton de messe triste, qui fond le courage de tous les auditeurs.

J'observe sa respiration elle est lente, égale. Il extrait, de son pardessus noisette, des papiers qu'il lit et annote, et dont les feuillets ne tremblent pas dans sa main. [...]

Je crois que nous ne comprendrons jamais rien à Landru, même sll n'a pas tué. [...]

- Colette »

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