Écho de presse

La flétrissure, ou quand les criminels français étaient marqués au fer rouge

le par

Estampe de Decamps, "Arrêt de la Cour prévotale qui condamne Françoise Liberté née à Paris en 1790 au cautionnement et à la flétrissure des lettres T. R. (timbre royal) pour crime de révolte dans les journées de juillet 1830" - source : Gallica-BnF

Peine afflictive et infamante, la flétrissure a été largement utilisée sous l'Ancien Régime. Abolie sous la Révolution, elle sera rétablie par Napoléon – avant de disparaître définitivement. 

Douleur immédiate et infamie à vie : tel était le lourd châtiment des criminels condamnés à la flétrissure. 

Sous l’Ancien Régime, la peine de flétrissure consiste à marquer au fer rouge l’épaule du condamné d’une fleur de lys, qui laisse la place, en 1724, à une lettre explicitant la cause de la condamnation : « V » pour voleur, « M » pour les mendiants récidivistes et « GAL » pour galérien. 

La marque gravée dans les chairs de ces condamnés est indélébile. Peu importe qu'ils aient purgé leur peine, la flétrissure les désigne à vie comme des criminels et de potentiels récidivistes. Pour échapper à cet inexorable destin, certains s'infligent un supplice supplémentaire en s'arrachant la peau, en la brûlant et la scarifiant pour effacer ou masquer le signe d'infamie.

On comprend dès lors que la flétrissure ait aussi un caractère fortement dissuasif... En 1773, La Gazette du commerce avertit ainsi une bande de « fripons » qui trompent leurs clients sur la contenance de leurs bouteilles d'eaux-de-vie : 

« Cet abus est au surplus de la nature de ceux que la Justice a le droit de réprimer, car c'est un vol réel.

Ceux qui ...

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