Écho de presse

Une plongée dans le Paris du crime par Georges Simenon

le par

L'écrivain de romans policiers Georges Simenon (3e en partant de la gauche), en compagnie d'inspecteurs de Scotland Yard, Paris-Soir, 1934 - source : RetroNews-BnF

En février 1937, l'écrivain de polars Georges Simenon embarque les lecteurs de Paris-Soir pour une série de reportages aux côtés de la police parisienne. Dix articles jalonnés de drames humains et de crimes sordides.

Le 6 février 1937, le journal à grand tirage Paris-Soir annonce en fanfare le nouveau reportage de Georges Simenon, écrivain et journaliste prolifique. Découpée en dix articles, cette grande enquête s'intitule « Les Nouveaux mystères de Paris », en hommage aux célèbres Mystères de Paris d'Eugène Sue.

 

L'inventeur du commissaire Maigret y décrit sa longue plongée dans les bas-fonds de la capitale, aux côtés de la police. Comme l'annonce – non sans un certain sensationnalisme – le quotidien, Simenon va étudier « comment le crime prend, de quartier en quartier, à Paris, un visage différent et comment avec le même courage, avec des méthodes semblables il est partout poursuivi et le plus souvent puni ».

Le 7, Simenon raconte sa journée dans le poste de police du 18e arrondissement, où la police veille sur « un vaste domaine qui va de la place Clichy à Barbès, à la Chapelle et à Saint-Ouen, englobant le marché aux puces et la plus lépreuse des zones ». La Zone : cette bande limitrophe à la périphérie de Paris, où s'entassent dans un dénuement total des milliers de personnes, les « zoniers ».

« Des crimes ? Le XVIIIe bat tous les records : 9 homicides volontaires pendant l'année 1935, un huitième de la criminalité de Paris. Vous pensez peut-être aux mauvais garçons de la place Blanche ou de la place Pigalle, aux pâles voyous de la Chapelle et de Barbès, aux “durs” qui s'appellent eux-mêmes des “terreurs” ?

 

Si vous disiez cela au brigadier, il vous regarderait avec un drôle de sourire [...]. Ces gens-là règlent leurs comptes entre eux et c'est un accident si on en entend parler. Non ! Les appels vont venir cette nuit, un samedi, jour de paie, de tout là-haut, de la zone [...].

 

Ce sont des Portugais, des Arabes, des romanichels qui se sont battus pour une ra...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.