Écho de presse

Le jour où Louise Michel revint de déportation

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Dessin du visage de Louise Michel par Louis Lemercier de Neuville, circa 1890 - source : Gallica-BnF

Lorsque la grande révolutionnaire retrouve Paris après neuf ans de bagne, une incroyable liesse populaire l’attend pour réveiller le souvenir de la Commune.

« Elle arrive ! Elle arrive ! » Une foule compacte se presse sur le quai de la gare Saint-Lazare en ce 9 novembre 1880. Il y a là des Parisiennes et Parisiens anonymes (certains journaux estiment la foule à 20 000 personnes tout autour de la gare) mais aussi des visages connus : Eugène Pottier, Frédéric Cournet, Charles Longuet ou Jules Vallès, tous membres de la Commune.

Selon La Justice du 11 novembre, le « Tout-Paris des grandes journées, des grandes émotions populaires […] le Paris qui, même au milieu des hontes et des apostasies de l’Empire garda, intacte, sa foi à la République, le Paris pour lequel on est fier d’avoir souffert, ce Paris-là était sur pied ». Et n’attendait qu’une femme : Louise Michel.

Grande figure de la Commune, Louise Michel s’était vu refuser lors de son procès de décembre 1871 le peloton d’exécution qu’elle réclamait.

« Il semble que tous ceux en qui vibre encore l’amour de la liberté n’aient plus droit qu’à un peu de plomb dans le cœur, j’en réclame ma part. Tant que je vivrai, retenez bien ceci, je m’élèverai contre vous du haut de ma conscience.

On m’entendra en tous lieux crier : vengeance, vengeance, et exciter nos frères à la haine des assassins de la commission des grâces. »

À la place, le Conseil de guerre la condamne à la déportation. C’est donc après neuf ans pass...

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