Écho de presse

L’incompréhensible furie homicide de Marcel Redureau, 15 ans

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L'assassin adolescent Marcel Redureau, entouré de la famille qu'il a décimée, Le Petit Parisien, 1913 - source : RetroNews-BnF

Après l’affaire de la séquestrée de Poitiers, les chroniques judiciaires d’André Gide se penchent sur l’atroce carnage de toute une famille de paysans par leur employé adolescent.

Le souvenir funeste du massacre de Pantin s’estompe à peine qu’une affaire encore plus macabre frappe le Bas-Briacé, en Loire-Atlantique (alors baptisée Loire-Inférieure).

Dans la soirée du 30 septembre 1913, un valet de ferme de 15 ans, Marcel Redureau, assassine son employeur, sa femme enceinte de huit mois, la grand-mère, trois de ses quatre enfants, la domestique, n’épargnant qu’un jeune garçon resté silencieux pendant les meurtres.

Le carnage monstrueux de celui que l’on nomme rapidement le « Troppmann breton » occupe la une de toute la presse française. L’effroi de la tuerie s’y décrit dans le meilleur des cas par les découvertes des corps des victimes.

« Les deux femmes étaient, l’une Mme Mabit, âgée de 33 ans, l’autre la domestique de la maison. Toutes deux avaient la gorge presque tranchée ; leurs blessures étaient épouvantables à voir.

Les gendarmes continuèrent à explorer la maison, c’est ainsi qu’ils trouvèrent successivement cinq autres cadavres : celui de la grand-mère, mère du chef de famille, était dans son lit la gorge ouverte.

Dans une autre pièce, couchaient les enfants et ceux-ci avaient subi le même sort. Deux d’une dizaine d’années, couchés dans un lit et le troisième au berceau, avaient aussi la gorge tranchée. La chambre portait partout des éclaboussures de sang ; le berceau en était inondé.

Enfin, dans le cellier, on trouva le corps de M. Mabit, âgé de 35 ans. Il portait des blessures semblables à celles des autres victimes. »

Marcel Redureau est arrêté sans résistance, sur le chemin de la maison de ses parents. Les premières manchettes s’accordent toutes sur son prétendu caractère difficile.

« Sournois, coléreux, rancunier, le jeune Marcel Redureau était au service des époux Mabit, qui exploitent une ferme assez importante dans la commune de Bas-Briacé-en-Landreau.

Il était employé dans cette ferme depuis le 24 juin dernier, mais son caractère faux et sa sournoiserie lui avaient...

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