Écho de presse

Plaire en déplaisant : les Unes sanglantes du Petit Journal

le par

« Les méfaits de l'autobus », Une du supplément illustré du Petit Journal, 2 juin 1907 - source : RetroNews-BnF

Crimes, attentats, catastrophes... Avec ses Unes choc, le supplément illustré du Petit Journal a su mettre habilement en scène les peurs de la Belle Époque. Et ainsi, multiplier les ventes.

À la fin du XIXe siècle, Le Petit Journal est l'un des quotidiens les plus lus en France. Fort de ce succès, son directeur Hippolyte Marinoni introduit en 1890 une nouveauté révolutionnaire, permise par l'usage de rotatives perfectionnées : l'illustration couleur en pleine page. Une innovation technique qui ne va pas faire augmenter le prix, fixé à un sou (cinq centimes), ce qui garantit au titre le maintien d'une forte audience populaire.

C'est le début de l'âge d'or du journal, dont le tirage va dépasser le million d'exemplaires dans les années 1890 (il annonce même 5 millions de lecteurs en 1899). Le supplément en couleur du vendredi va alors en devenir l'emblème.

Pour la première fois, l'actualité est mise en scène avec un réel souci de détail et surtout, un sens du spectaculaire inédit. Les Unes sanglantes, effrayantes, horribles, vont se succéder sous le crayon de dessinateurs talentueux, dont le plus fameux est sans doute Henri Meyer. Pour le spectateur d'aujourd'hui, elles offrent une sorte de concentré de toutes les terreurs de l'époque.

Le fait divers, qui règne en maître sur la presse de la fin du XIXe siècle, a très ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.