Écho de presse

La victoire du Front populaire espagnol

le 19/02/2021 par Pierre Ancery
le 16/02/2016 par Pierre Ancery - modifié le 19/02/2021
Manuel Azaña, 1932

Il y a 80 ans, le Front populaire espagnol l'emportait aux élections législatives. Les réactions dans la presse française furent contrastées.

16 février 1936, en Espagne : c'est la victoire aux élections générales du Frente popular, une coalition regroupant plusieurs organisations de gauche et menée par Manuel Azaña, qui devient chef du gouvernement. Le Komintern avait en effet préconisé en 1935 la création de fronts populaires alliant les partis communistes avec les autres partis anti-fascistes (socialistes et républicains). Le but : contrer la montée du fascisme en Europe.

En Espagne, la coalition réunit républicains de gauche et organisations ouvrières. Elle entend défendre des réformes sociales et faire libérer des prisonniers politiques détenus depuis l'insurrection des Asturies en 1934.

En France, la victoire du Frente Popular sur les forces conservatrices est célébrée par L'Humanité du 18 février qui titre en une : « Échec au fascisme en Espagne ! ». L'écrivain Paul Nizan, signature régulière du journal, s'enthousiasme :

« C'est ainsi que la lutte commence. La victoire de dimanche n'est pas une conclusion : elle est une préface. »

À droite, on insiste sur les troubles qui s'ensuivent, comme dans L'Action Française du 21 février qui titre :

« Quand le Front populaire est roi : les prisonniers de droit commun sortent des prisons. Églises et couvents sont incendiés. On s'assassine dans les rues. »

Deux mois plus tard, le Front populaire l'emportera en France, déchaînant la joie de la gauche et la fureur de la droite. Et en juillet, les forces conservatrices d'Espagne tenteront un coup d’État, débouchant sur la guerre civile et la mise en place de la dictature franquiste.