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Écho de presse

Émile Henry, l'anarchiste guillotiné à 21 ans

En 1894, un jeune anarchiste est exécuté à Paris. Il est devenu l'ennemi public n°1 en commettant dans la capitale deux attentats meurtriers qui ont provoqué la panique et bouleversé l'opinion.
Emile Henryattentatanarchismeattentats
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

29 janvier 2018

et modifié le 24 février 2025

En 1894, un jeune anarchiste est exécuté à Paris. Il est devenu l'ennemi public n°1 en commettant dans la capitale deux attentats meurtriers qui ont provoqué la panique et bouleversé l'opinion.

Le 21 mai 1894, l'exécution d'un jeune anarchiste, Émile Henry, fait la une de la presse française. L'homme a alors 21 ans et deux attentats à la bombe à son actif, l'un dans un commissariat du 1er arrondissement de Paris, l'autre dans un café à la mode de Saint-Lazare. 

Le Journal écrit : 

« La tête d'Émile Henry est tombée, ce matin, sous le couteau de M. Deibler. 

Jusqu'au bout, il a conservé la maîtrise de soi-même dont il a fait preuve [...] dans cette funèbre cellule de la Roquette, où il appelait de tous ses vœux une mort qu'il imaginait exemplaire, rêvait hardie et souhaitait libératrice. »

Rien ne semblait prédestiner ce jeune homme brillant, élève exemplaire au lycée Jean-Baptiste Say, recalé de peu à l’oral du concours d’entrée de Polytechnique, à prendre les armes au nom d'idées anarchistes. 

Comment ce jeune bourgeois intellectuel a-t-il pu en arriver là ? La presse, aussi fascinée qu'horrifiée, exhume son passé familial. 

Le Gaulois relate :  

« Le père, Fortuné Henry, membre du Comité central, avait été élu membre de la Commune par le dixième arrondissement [...].

C'était un ouvrier sculpteur, qui avait été activement mêlé, sous l'Empire, au mouvement révolutionnaire.

Son rôle, pendant la Commune, resta des plus obscurs, en dépit de son extrême violence.

Lors de la défaite de l'insurrection, il réussit à gagner Barcelone, où devait naître, deux ans plus tard, le dynamiteur d'aujourd'hui, et c'est par contumace que le conseil de guerre le condamna à la peine de mort. »

Revenu en France en 1879 à la mort de son père, Émile Henry s'est rapproché dès l'adolescence, en marge de ses études, des milieux anarchistes que fréquentait déjà son frère aîné. Le Gaulois poursuit : 

« Il fréquentait toutes les réunions, se montrait dans tous les groupes, disent les compagnons.

Ceux-ci se déclarent, d'ailleurs, très étonnés qu'il se soit rendu coupable d'un attentat. “Nous le connaissions excellent théoricien, disent-ils, mais il nous paraissait incapable d'accomplir un acte semblable.” 

À l'encontre de son frère, qui était un véritable orateur, Émile n'a jamais gravi les degrés d'une tribune populaire, ce qui paraît confirmer l'opinion, souvent émise par les compagnons eux-mêmes, que les “bavards  sont moins dangereux que les taciturnes”. » 

En 1892, Émile Henry passe à l'acte. Le 8 novembre, un colis suspect est retrouvé à l'entrée des bureaux parisiens de la compagnie des mines de Carmaux, en proie à une grève devenue enjeu national depuis le renvoi des syndicalistes et l'envoi de l'armée sur place. Le paquet contient une bombe qui, manipulée par des policiers au commissariat de la rue des Bons-Enfants, s'enclenche et fait cinq morts. 

L'émotion est immense.

« Paris qui saute », titre Le Matin. 

Les mois qui suivent, Émile Henry loue un appartement à Belleville sous une fausse identité et prépare son prochain attentat. 

Le 12 février 1894, il entre dans le café Terminus, en gare de Saint-Lazare, où un orchestre joue des airs d'opérette devant une salle comble. Le jeune homme fume un cigare, boit deux bières, puis se lève brusquement pour quitter les lieux. Parvenu au seuil du café, il sort de la poche de son pardessus une bombe artisanale, allume la mèche avec son cigare et lance son engin. L’explosion souffle la salle : les miroirs, les boiseries, les tables sont brisées. Au milieu du chaos, Henry prend la fuite avant d’être rejoint et maîtrisé. 

L'attentat fait un mort et 17 blessés. Là encore, l'émoi est considérable. 


Une du Petit Journal Supplément du Dimanche montrant l'arrestation de l'anarchiste Émile Henry, 26 février 1894. 

Mais, cette fois, la police le tient. Et Émile Henry est jugé très vite.

Le 27 avril 1894, il comparaît devant la Cour d'assises de la Seine, où il assume ses actes et clame sa haine de la société inégalitaire bourgeoise. « Courage, camarades, et vive l'anarchie ! » lance-t-il en sortant du tribunal. 

Le 21 mai, il est guillotiné. 

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Emile Henryattentatanarchismeattentats
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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