Écho de presse

1833 : « L’Émeute des quatre sous » tourne à la faveur des mineurs

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La fosse du Chaufour de la Compagnie des mines d'Anzin vers 1840 - source : WikiCommons

À Anzin, en mai 1833, des mineurs protestent contre la diminution de leur tarif journalier. C’est « l’émeute des quatre sous », considérée comme l’une des premières révoltes sociales de l'époque pré-syndicale en France. 

« À bas les Parisiens, vivent les Mathieu d'Anzin ! »

C'est à ce cri que la grève des mineurs débute le 17 mai 1833 à Valenciennes. Ils sont plusieurs centaines à s'être rassemblés devant le siège de la compagnie des mines d'Anzin, historiquement détenue par la famille Mathieu, pionnière dans l'exploitation du bassin minier. 

L'âge d'or est révolu pour ces ouvriers. En 1821, l'arrivée de Casimir Perier à la direction a marqué le début d'une rationalisation de la gestion de l'entreprise. Exit les anciens cadres de la compagnie, alors proches des mineurs ; ils ont été remplacés par des gestionnaires nommés depuis le « bureau de Paris ».

En 1824, le salaire des mineurs a été abaissé de 34 à 30 sous par jour. La grève de mai 1833 éclate alors que leurs conditions de vie n'ont, depuis lors, pas cessé de se dégrader.  

Au bout de quatre jours, la grève devient générale et acquiert un retentissement national. Le 23 mai, les « troubles » d’Anzin sont ainsi minutieusement rapportés par Le Journal des débats, qui cite le principal quotidien local, Le Courrier du Nord. La rhétorique est clairement orientée : les « mutins » ont des « intentions hostiles » :  

« [...] C'est vendredi matin que ces troubles ont commencé. Les charbonniers se sont portés en masse à la dire...

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