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Écho de presse

1910 : les cheminots font la « grève de la thune »

En octobre 1910, les cheminots du Nord se lancent dans la « grève de la thune ». Ils exigent du gouvernement l’instauration d’un salaire minimum journalier de cinq francs. Le mouvement sera sévèrement réprimé par le pouvoir de centre gauche. 

Grèveconflit socialCGTSyndicalismegrève des cheminots
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

18 avril 2018

et modifié le 24 février 2025

Image de couverture

Cheminots en grève à la gare Saint-Lazare au mois d'octobre 1910, Agence Rol - source : Gallica-BnF

En octobre 1910, les cheminots du Nord se lancent dans la « grève de la thune ». Ils exigent du gouvernement l’instauration d’un salaire minimum journalier de cinq francs. Le mouvement sera sévèrement réprimé par le pouvoir de centre gauche. 

Le 8 octobre 1910, les agents des chemins de fer du Nord déclenchent la première grande grève cheminote de l'histoire, la « grève de la thune » (le mot « thune » désigne alors une pièce de cinq francs). Leurs revendications portent sur l’instauration d’un salaire minimum journalier de cinq francs. 

Cette grève, extrêmement couverte par la presse de tous bords, révèle l'importance que le chemin de fer a prise dans la vie du pays. 

Les cheminots tentent de rallier l'opinion à renfort d'affiches marquantes, avec ce slogan :

« Est-il juste que ceux qui ne risquent rien aient tout et que ceux qui risquent tout n’aient rien ? »

« Le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour surveiller les voies ferrées et assurer la libre circulation des trains », rassure Le Petit Parisien. 

Mais le mouvement de grève est puissant : le 11 octobre, Paris-Nord ne fait plus rouler que 18,5 % des trains habituels. Le lendemain, 12,5 % des trains seulement sont acheminés tandis que les marchandises ne circulent plus.

Dans la nuit du 11 au 12 octobre, un Comité de grève national, qui regroupe des représentants de chaque réseau, appelle à la généralisation de la grève pour le 12.

En riposte, le gouvernement lance vingt-et-un mandats d’arrêt contre les membres du Comité. 

Depuis la création de la Confédération générale du travail (CGT) en 1895, le syndicalisme révolutionnaire s'est renforcé en France : les grèves de secteur se multiplient et la répression étatique se fait de plus en plus sévère, même lorsque la gauche est au pouvoir ; la grève de 1910, qui éclate sous le gouvernement d'Aristide Briand, n'échappe pas à la règle. 

Le 13 octobre, le préfet Lépine arrête cinq membres du Comité central de grève en charge de l’organisation du mouvement dans les locaux du journal L’Humanité, où ils ont trouvé refuge. 

La méthode est très critiquée par la presse de gauche. Le Rappel  se fait particulièrement virulent contre Lépine : 

« Naturellement, M. Lépine fait des siennes. Le dangereux monomane du boulevard du Palais ne pouvait laisser passer une occasion de parader et de se mettre en évidence, là surtout où il n'a que faire. 

C'est ainsi que ce gnome irrité a tenu à procéder, en personne, aux arrestations des inspirateurs de la grève des cheminots dans les bureaux de notre confrère L’Humanité. 

Il a procédé, bien entendu, avec toute l'arrogance, la grossièreté et l'inconvenance d'un agent provocateur. »

La fin de la grève est annoncée au bout de huit jours, le 19 octobre.

L'Humanité est, sans surprise, très critique sur la gestion de la grève par le pouvoir : 

« Une des leçons les plus frappantes qui sont sorties, à l'usage des travailleurs, de la grève des cheminots, c'est l'explosion de férocité qui a réuni, dans une même clameur terrifiée et meurtrière, toutes les fractions de la bourgeoisie, ennemies la veille, réconciliées ce jour-là contre le prolétariat des voies ferrées. »

De l’autre côté de l’échiquier politique, La Lanterne  insiste sur les actes de sabotage commis par les « agitateurs anarchistes » : 

« Comme pour mieux marquer le caractère nettement révolutionnaire de cette grève qui vient de prendre fin, et au cours de laquelle les travailleurs des chemins de fer furent débordés par des éléments anarchistes, les attentats se sont succédé, à mesure que la crise s'apaisait et que les cheminots reprenaient leur service.

Ces actes témoignaient de la rage des agitateurs qui voyaient leur échapper cette grève qui était la leur. »

Les effets de ce mouvement fondateur des revendications des cheminots en France se concrétiseront finalement quelques mois plus tard, au début de l'année 1911, par l’obtention de la fameuse « thune ». 

Mots-clés

Grèveconflit socialCGTSyndicalismegrève des cheminots
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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