Écho de presse

1865 : la création du mythe de Vercingétorix

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Le valeureux chef gaulois Vercingétorix haranguant César à Alésia, scène inventée et illustration publicitaire de la pièce « Vercingétorix » d'Edmond Cottinet, 1893 - source : Gallica-BnF

Totalement oublié au Moyen Âge et à la Renaissance, le personnage de Vercingétorix sort de l'ombre au XIXe siècle pour incarner la « figure patriotique » rebelle dont la France semble avoir besoin.

Dans son édition du 12 avril 1886, le journal Paris présente dans un article intitulé « L’Ancêtre » un personnage historique nouvellement important pour la jeune Troisième République, résumant parfaitement la pensée d’alors vis-à-vis de cet aïeul fantasmé, insoumis et digne, vaillant et patriote, le glorieux chef de guerre gaulois Vercingétorix :

« M. Auguste Vaquerie a raison d'écrire : “Avant d'être le vaincu d'Alésia, Vercingétorix a été le vainqueur de Gergovie.”

C'est le Vercingétorix de Gergovie que nous voulons. Ce n'est pas celui qui jette son épée aux pieds de César, c'est celui qui l'en soufflète.

Vercingétorix, même enchaîné, est le symbole vivant de l'indépendance et du patriotisme. […]

Vercingétorix sera vivant au milieu de nous, tant que, victorieuse ou blessée, la patrie française vivra. »

C'est sous la Révolution française que, pour la première fois, le souvenir poussiéreux de ce personnage antique, Vercingétorix – chef de guerre gaulois tombé dans l'oubli, dont la défaite à Alésia en 52 avant Jésus-Christ, avait permis à César de s'emparer du territoire – avait été exhumé. Sous l'Ancien Régime, Clovis, premier roi chrétien, était alors considéré comme la figure patriotique ancestrale : son baptême, en 498, marquait les débuts du grand roman national.

En 1828, l'historien Amédée ...

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