Écho de presse

Louis II de Bavière, la légende du roi fou

le par

Louis II de Bavière, collection Jaquet - source Gallica BnF

« Je veux rester un mystère, pour moi-même et pour les autres », écrivit un jour celui que Verlaine appela « le seul vrai roi de ce siècle ». Sa folie, ses châteaux extravagants et sa mort mystérieuse valurent au « roi wagnérien » d'entrer dans la légende.

On se souvient de lui aujourd'hui pour sa folie et ses excentricités. Pourtant, lorsqu'il monte en 1864 sur le trône de Bavière, rien ne laisse présager le destin étrange de Louis II (1845-1886), que l'on surnommera plus tard le « roi wagnérien ». La presse reproduit alors la proclamation, tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, du jeune souverain de 18 ans :

« La mission à laquelle je suis appelé est grande et difficile. J'ai confiance que Dieu me donnera les lumières et la force nécessaire pour la remplir […]. La prospérité de mon cher peuple bavarois et la grandeur de l'Allemagne seront les buts où je tendrai. Soutenez-moi tous dans l'accomplissement de mes graves devoirs. »

Grand et séduisant, il sera décrit par les journaux français comme « d'une admirable beauté ». « Il représentait assez bien le type idéal, la force et la jeunesse de quelque prince héroïque des légendes du Nord », écrivent ainsi Les Annales politiques et littéraires. Il est en revanche sans expérience politique. En 1866, il subit une grave défaite : suite à la guerre austro-prussienne, la Prusse fait de lui un simple vassal. Louis va dès lors se désintéresser totalement de la politique et de ses sujets.

 

Son attention se porte ailleurs : passionné d'art et de musique, il voue un véritable culte à Wagner, dont il devient l'ami et le mécène, finançant généreusement les représentations de ses opéras d'abord à Munich, puis à Bayreuth, où le roi fait construire le Palais des festivals. À la mort du compositeur en 1883, la presse reviendra sur...

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