Écho de presse

1938 : Maurice Viollette contre la loi anti-étrangers

le par

Maurice Viollette à son bureau de député d'Eure-et-Loir, 1917, Agence Rol - source : Gallica-BnF

Le 2 mai 1938, un décret-loi sur les étrangers durcit les conditions d’entrée et de séjour de ceux-ci en France. Viollette, ancien ministre de Léon Blum, s’insurge de ce qu’il appelle « une vague de racisme ».

En 1938, la France compte de nombreux étrangers : Polonais, Italiens, Allemands, Espagnols… S’ajoutent à ces immigrés déjà installés des milliers de réfugiés politiques fuyant les régimes dictatoriaux : opposants à Mussolini et à Hitler, Juifs sans papiers venus d’Europe de l’est et encore Espagnols républicains fuyant la dictature de Franco.

Le 2 mai 1938, le gouvernement Daladier passe une loi pour intensifier la traque des illégaux. Dans les faits, ce sont tous les étrangers qui se retrouvent ciblés par l’administration française. Maurice Viollette, ancien ministre du Front Populaire, dénonce cette nouvelle loi dans le Journal de la Ligue des Droits de l’homme.

« Pour la première fois, une vague de xénophobie traverse notre pays.

Il se flattait jusqu’alors d’être terre d’asile ; aujourd’hui, il semble faire au racisme des concessions inquiétantes. »

Dans un long texte, Maurice Viollette passe en revue les différentes conséquences de ce décret-loi qui, sous couvert de lutte contre les étrangers en situation irrégulière, s’attaque dans les faits à tous les étrangers de manière arbitraire.

« De toute cette législation nouvelle, un grand principe se dégage : l’étranger n’a plus aucun droit en France ; il est livré de la façon la plus totale à l’arbitraire de la police qui l’autorise, ne l’autorise plus, l’expulse, lui pardonne pour huit jours, quinze jours, un mois, six mois, un an, puis l’expulse encore, puis le ré-autorise, le défère a...

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