Écho de presse

1892 : l'attentat anarchiste du commissariat des Bons-Enfants

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« La dynamite à Paris », Une du Petit Journal, supplément du dimanche, 19 novembre 1892 - source : RetroNews-BnF

Le 8 novembre 1892, une bombe explose dans le commissariat de la rue des Bons-Enfants, à Paris, faisant cinq morts. Alors que le pays subit une vague d'attentats anarchistes, la presse accuse le gouvernement d'impuissance.

Le 8 novembre 1892, un colis suspect est découvert à l'entrée des bureaux parisiens de la compagnie des mines de Carmaux. Ces dernières sont alors au cœur de l'attention : une grève s'y déroule, devenue enjeu national depuis que l'armée a été dépêchée sur place.

 

Le concierge du bâtiment se saisit du colis et l'amène au commissariat de police du 1er arrondissement, au 21, rue des Bons-Enfants. La bombe qu'il contient y explose, tuant cinq personnes : quatre policiers et le garçon de recettes de la compagnie des mines de Carmaux.

 

Le lendemain, tous les journaux titrent sur l'événement. Pour la presse à grand tirage, c'est évident : l'attentat s'inscrit dans la logique de la « propagande par le fait » dont se revendique une partie du mouvement anarchiste, dans le but de provoquer une prise de conscience populaire. En juillet de la même année, Ravachol, auteur de deux attentats visant les immeubles de magistrats parisiens, a été guillotiné.

Le Petit Parisien raconte :

« La nouvelle de l'explosion a été vite colportée dans la capitale. Partout la consternation a été grande. On s'entretenait de l'événement au Sénat, à la Chambre des députés, dans les couloirs du Palais de Justice.

 

Voici donc les anarchistes qui recommencent leurs terribles exploits. En voulant se venger des membres du Conseil d'administration de Carmaux, en voulant exercer leur propagande par le fait, les anarchistes ont tué cinq personnes. »

Le Petit Journal, qui publie des dessins du résultat de l'attentat, donne les détails les plus atroces sur la découverte des corps :

« Près de l'entrée, on butait contre un premier cadavre, celui du gardien de la paix Réaux, étendu sur le ventre, en travers de la porte, les deux jambes enlevées ; le reste du corps du malheureux, contrairement aux autres victimes, était à peu près intact et la figure restait reconnaissable [...].

 

Le corps de M. Pousset, privé de la tête et des jambes, était enfoui sous un amas de décombres au fond de la pièce : la tête s'était écrasée de tous les côtés et formait des pl...

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