Écho de presse

Janvier 1936 : Le Front populaire annonce son programme électoral

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Délégation du Parti Socialiste (SFIO) à la Chambre, où l'on aperçoit notamment Léon Blum ou Vincent Auriol,1933 - source : Gallica-BnF

Début 1936, la presse découvre le programme du Front populaire. La coalition électorale antifasciste gagnera les élections législatives le 3 mai suivant, marquant un tournant économique, politique et social en France.

Après des décennies de tentatives ratées et de scissions, les événements du 6 février 1934 provoquent à gauche un élan vers l’unité. Sous l’impulsion directe de Moscou, le Parti communiste français (PCF) abandonne sa tactique de « classe-contre-classe » et propose aux partis de gauche de former un large rassemblement antifasciste.

D’abord méfiants, la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO, ancêtre du Parti socialiste) puis le Parti radical vont finalement rejoindre le PCF, accompagnés d’une myriade d’autres mouvements (Ligue des droits de l’Homme, Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, CTG, CGTU, etc.).

Le 14 juillet 1935 marque la première manifestation d’ampleur du mouvement. Des représentants d’un large éventail de forces de gauche défilent entre la Bastille et Porte de Vincennes, accompagnés d’un demi-million de personnes. Victor Basch (Ligue des droits de l’Homme, LDH), Jacques Duclos (PCF), Léon Blum (SFIO), ou encore Léon Jouhaux (CGT) se succèdent à la tribune et font « le serment solennel de rester unis pour désarmer et dissoudre les ligues factieuses, pour défendre et développer les libertés démocratiques, et pour assurer la paix humaine ».

Six mois plus tard, après de longues discussions entre tous les groupes membres, L’Humanité (le quotidien du PCF) annonce qu’ils se sont mis d’accord sur un programme minimum. L’éditorial de Marcel Cachin, sénateur PCF et directeur du journal précise qu’il s’agit d’une alliance électorale et que les partis présenteront des candidats séparés au premier tour.

Le programme est quant à lui publié non seulement dans la presse de gauche mais est repris assez largement dans le monde médiatique. Coiffé d’un long préambule et divisé entre les revendications « politiques » et « économiques », il est « volontairement limité aux mesures immédiates applicables ».

Pour les partis d’inspiration marxiste, cette nuance permet d’indiquer qu’ils ne souhaitent pas se servir de la coalition pour provoquer une révolution socialiste. Outre le « désarmement et [la] dissolution effective des formations paramilitaires » (les ligues fascistes, autrement dit), le programme propose d’en appeler à la collaboration internationale pour défendre la paix, la généralisation des conventions collectives, la réduction du temps de travail, une détente fiscale, une réforme de la Banque de France, ou encore l’instauration d’un contrôle des c...

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