Écho de presse

Quand l’inhumation du soldat inconnu agitait la presse française

le par

« Le cercueil du soldat inconnu est porté à bras par six combattants qui vont le placer sous le dôme », L'Excelsior, 12 novembre 1920 - source : RetroNews-BnF

En octobre 1920, une campagne de presse est menée pour demander au gouvernement l'inhumation d'un « soldat inconnu » au Panthéon. L'idée, proposée dès 1916, est alors boudée par le gouvernement.

Le 24 octobre 1920, la presse bruisse d’une nouvelle qui ne laisse personne indifférent : l’Angleterre vient d’annoncer l'inhumation prochaine d’un « soldat inconnu » dans la cathédrale de Westminster, le 11 novembre suivant, date anniversaire de l’armistice de 1918, afin de rendre hommage aux « Tommies » morts en France.

« L'idée des Anglais de vouloir transporter à Westminster, pour qu'il y dorme son dernier sommeil, un des soldats inconnus de la grande guerre, est le plus touchant des symboles », estime, non sans une certaine amertume, Le Petit Journal

Car l'idée a germé en France dès 1916 : François Simon, président du Souvenir français, une association fondée en 1887 pour entretenir la mémoire des morts de la guerre franco-prussienne de 1870, proposait alors que l’on accueille les restes d’un poilu au Panthéon.

Or, deux ans après la fin de la guerre, les propositions de loi en ce sens sont restées lettres mortes. 

Dans le milieu politique, les réactions sont vives : « Et la France, que fera-t-elle ? » interroge le député de l’Oise André Paisant en Une du Journal

« Ainsi donc, l'Angleterre va venir chercher, sur les champs de bataille de France, le corps anonyme d'un tommy inconnu, et, comme un symbole magnifique et sacré, elle déposera ses restes à Westminster, entre Pitt et Livingstone !

Et la France, que fera-t-elle ? » ​

L’annonce de la Grande-Bretagne est d’autant plus mal reçue en France que le gouvernement envisage de profiter du deuxième anniversaire de l’armistice pour célébrer le cinquantenaire de la République, l'agrémentant d'un geste symbolique très mal perçu par la droite monarchiste : transférer le cœur de Gambetta, artisan de la ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.