Écho de presse

1909 : la grève de la faim des suffragettes

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« Feeding a suffragette by force » (« Comment forcer une suffragette à se nourrir »), carte postale britannique - source : Ville de Paris-Bibliothèque Marguerite Durand

En 1909, des militantes britanniques incarcérées se lancent dans des grèves de la faim. Le gouvernement anglais réplique par le recours à l'alimentation forcée au moyen d'un tuyau enfoncé dans la gorge. La presse française ironise sur le « gavage des suffragettes ».

1909 : en Grande-Bretagne, le combat des suffragettes est à la Une des journaux. Fondé en 1903, ce mouvement composé exclusivement de femmes regroupe les militantes de la Women's Social and Political Union, qui réclament le droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni.

Depuis peu, leurs moyens d'action se sont durcis. La réponse des autorités également : Le Petit Parisien rapporte le 30 juin 1909 que 112 suffragettes ont été arrêtées lors d'une manifestation très animée à laquelle ont participé quelque 50 000 personnes. Parmi les femmes emprisonnées, la fondatrice du mouvement Emmeline Pankhurst. Le 25 septembre, le même journal commente avec ironie :

« Il fut un temps où les suffragettes se livraient à des facéties inoffensives. On en rit et cela les vexa. Elles se figurèrent alors qu'en commettant des violences, elles se feraient prendre au sérieux. Cela ne leur valut que des amendes et quelques jours de prison.

N'arrivant pas à leurs fins, elles multiplièrent alors leurs délits, sans autre résultat que de voir les journées de détention se transformer en semaines et en mois. Le dépit, un dépit féroce, les a gagnées et les voici devenues maintenant de véritables malfaiteurs.

Elles n'ont pas encore recours au revolver et aux bombes pour se venger de leurs adversaires, mais il s'en faut de peu. »

La presse française ne le sait pas encore, mais depuis peu, certaines suffragettes ont recours à une nouvelle forme de protestation qui va faire couler beaucoup d'encre. Le 5 juillet, Marion Wallace Dunlop, incarcérée à la prison de Holloway, a débuté une grève de la faim pour protester contre le refus des autorités de la considérer comme prisonnière politique.

Elle a été relâchée au bout de trois jours, mais d'autres suffragettes emprisonnées ont suivi son exemple. Le...

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