Écho de presse

1907 : La mutinerie du 17e régiment

le par

Meeting vigneron où prennent la parole Ernest Ferroul, maire de Narbonne et Marcelin Albert, 1907 - source : WikiCommons

Lorsque le 17e régiment d’infanterie est appelé à réprimer les manifestations des vignerons du Languedoc, ils refusent de tirer sur leurs familles et amis – c’est crosse en l’air qu’ils entrent à Béziers.

L’année 1907 est une année de crise pour les vignerons languedociens. Entre la surproduction vinicole (y compris de mauvais vins obtenus par chaptalisation) et l’importation de vins étrangers (Espagne, Italie), les producteurs du Languedoc sont à bout.

La misère touche tous les viticulteurs, les ouvriers ainsi que la population locale, qui dépend de cette production.

En mars 1907, les vignerons marchent sur Narbonne pour discuter de la situation avec une commission parlementaire. C’est le début d’une nouvelle « Révolte des gueux », protestation qui enfle en ce printemps 1907 et que Georges Clemenceau, président du Conseil, méprise dans un premier temps – « Je connais le Midi, tout ça finira par un banquet », avance-t-il, sûr de lui.

Mais en juin, le mouvement ne faiblit pas et le 20, une immense manifestation se déroule dans les rues de Narbonne. Clemenceau fait donner la troupe, qui tire sur la foule, faisant 5 morts et 33 blessés.

Ce massacre crée un choc dans la population mais aussi au sein du 17e régiment d’infanterie, récemment muté de Béziers à Agde. Ce régiment est formé de réservistes et de conscrits de la région ; tous refusent de tirer sur leurs familles, voisins et amis. Le soir même de la tuerie, 600 soldats se mutinent.

« Après l'appel, hier soir, une mutinerie s'est produite parmi les hommes du 17e d'infanterie cantonnés à la vieille caserne. Les deux compagnies logées dans ce bâtiment se sont dirigées sur le couvent de la Nativité avec leurs armes et ont forcé les hommes du bataillon qui étaient couchés à les suivre.

Les six compagnies se sont transportées à la nouvelle caserne. Elles étaient accompagnées par plus de cinq ce...

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