Écho de presse

1848 : le discours radical de Proudhon à l'Assemblée

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Portrait de Pierre-Joseph Proudhon, Atelier Nadar, 1864 - source : Gallica-BnF

Le 31 juillet 1848, le théoricien révolutionnaire Pierre-Joseph Proudhon prononce à l'Assemblée un discours extrême remettant en cause la propriété. Il est hué par les députés unanimes.

Un tollé : le mot est faible pour exprimer l'effet produit par les paroles que prononce le révolutionnaire Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) au milieu de l'été 1848 devant des députés médusés.

Penseur du socialisme libertaire, il est souvent considéré comme le précurseur de l'anarchisme (on connaît sa formule célèbre : « La propriété, c'est le vol ! »). Il est aussi le seul théoricien révolutionnaire du XIXe siècle à être issu du milieu ouvrier.

Après avoir soutenu la révolution de Février, Proudhon est élu député de la Seine le 4 juin. Le 31 juillet, pour promouvoir son projet de loi sur « la réorganisation de l'impôt et du crédit », il prononce à l'Assemblée un long discours explicatif.

Mais celui-ci est tellement radical qu'il va provoquer la sidération et les sarcasmes de quasiment tous les députés présents, avec en tête Adolphe Thiers, le chef de file du parti de l'Ordre. Car ce que propose Proudhon, c'est tout simplement, pour « en finir avec la question sociale », d'abolir la propriété telle qu'elle existait alors.

Sa prise de parole est retranscrite dans la presse du lendemain. Proudhon commence par assimiler la révolution avec le socialisme :

« Citoyens représentants, vous êtes impatients, non pas de m'entendre, mais d'en finir. Le socialisme, depuis vingt ans, agite le peuple. Le socialisme a fait la Révolution de Février : vos qu...

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