Écho de presse

Les ultimes articles de Jaurès en faveur de la paix

le par

Jean Jaurès lors de la manifestation au Pré-Saint-Gervais contre la loi des Trois ans, 1913 - source WikiCommons

En juillet 1914, dans les semaines précédant l’éclatement de la Première Guerre mondiale, Jean Jaurès multiplie les articles dans son journal L’Humanité pour tenter d’enrayer le déchaînement de la violence. Son pacifisme lui coûtera la vie.

Le 28 juin 1914, à Sarajevo, un nationaliste serbe assassine le prince François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois. L’événement fait la Une de toute la presse internationale : les commentateurs ne le savent pas encore, mais cet attentat vient de lancer un engrenage qui, par le jeu des alliances, va plonger l’Europe dans un conflit destructeur.

Le 30 juin, dans son éditorial de L’Humanité, journal dont il est le fondateur, le socialiste Jean Jaurès réagit au meurtre de l’archiduc, liant ce dernier à la fièvre belliciste qui couve dans toute l’Europe :

« Si l'Europe tout entière ne révolutionne pas sa pensée et ses méthodes, si elle ne comprend pas que la force vraie des États n'est plus maintenant dans l'orgueil de la conquête et la brutalité de l'oppression, mais dans le respect des libertés et du droit, dans le souci de la justice et de la paix, l'Orient de l' Europe restera un abattoir où au sang du bétail se mêlera le sang des bouchers, sans que rien d'utile ou de grand germe de tout ce sang répandu et confondu. »

Jaurès est un pacifiste de long date. Il a non seulement énormément réfléchi et écrit à propos des possibilités de la paix en Europe, mais il s’est à plusieurs reprises engagé politiquement pour tenter d’enrayer la montée des rivalités entre grandes puissances. En 1913, il s’est ainsi opposé vigoureusement à la loi des Trois ans, qui prolongeait la durée du service militaire - une position qui va déclencher la rage des nationalistes.

Pendant tout le mois de juillet 1914, alors que les tensions montent en Europe, le député de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) va donc jeter toutes ses forces dans la lutte pour la paix, usant de tout son poids politique pour tenter d’infléchir la position gouvernementale.

Le 16, il s’exprime à Paris lors d’un congrès extraordinaire du parti, au cours d’un débat sur « l’impérialisme et la guerre » (il s’agit de...

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