Aller au contenu principal
Se connecterS'abonner

Nos articles

Le média qui interroge les modes d'écriture de l'Histoire.

À la une
  • Arts
  • Catastrophes
  • Colonies
  • Conflits et relations internationales
  • Économie
  • Éducation
  • Environnement
  • Faits divers
  • Généalogie
  • Histoire de la presse
  • Justice
  • Médias
  • Politique
  • Religions
  • Santé
  • Sciences
  • Société
  • Sports et loisirs
  • Grand siècle
  • Siècle des Lumières
  • Révolution
  • Consulat et Empire
  • Restauration
  • Monarchie de Juillet
  • IIe Rép.
  • Second Empire
  • Commune
  • Débuts de la IIIe Rép.
  • Rép. radicale
  • Première Guerre mondiale
  • Entre-deux-guerres
  • Seconde Guerre mondiale
  • GPRF
  • IVe Rép.
  • Dossiers
  • Séries
  • Podcasts
  • Vidéos

Les archives

De 1631 à 1954, plus de 2000 titres de presse sont publiés sur RetroNews.

Explorer les journaux
Recherche avancée
RetroNews, c’est quoi ?•FAQ

Un espace digital dédié aux universitaires, aux scolaires et aux enseignants

Accéder à l'espace
Se connecterS'abonner
Recherche
RubriquesTimelineJournaux
AgricultureIranIsraël

Écho de presse

1913 : « Nous voterons désormais sous enveloppes »

La France n'a instauré l'isoloir qu'en 1913, bien plus tard que ses voisins. Ses détracteurs ont empêché sa mise en place pendant des années, avec des arguments plus ou moins fallacieux...

Réformevote secretisoloirÉlections
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

6 avril 2022

et modifié le 22 novembre 2024

La France n'a instauré l'isoloir qu'en 1913, bien plus tard que ses voisins. Ses détracteurs ont empêché sa mise en place pendant des années, avec des arguments plus ou moins fallacieux...

Garant de la démocratie, l'isoloir derrière lequel l'électeur s'abrite pour voter à l'abri des regards n'a été instauré en France que bien après la plupart des pays occidentaux : en 1913. À l'étranger, il est inauguré dès 1857 en Australie, 1872 au Royaume-Uni, et 1903 en Allemagne. Pourtant, le principe de l'isoloir est alors discuté depuis des années.

En 1901, une proposition de loi en ce sens est examinée à la Chambre des députés, et les opposants font valoir toutes sortes d'arguments plus ou moins pertinents... La Lanterne rapporte ainsi :

« On a surtout critiqué la cabine d'isolement ; on l'appelle déjà le cabanon électoral, le confessionnal laïque et obligatoire. Plaisanteries plus faciles qu'exactes. On a dit que les opérations électorales seraient interminables et que l'établissement des cabines coûterait cher. Le rapporteur répond sur le premier point par l'exemple de ce qui se passe à l'étranger et sur le second qu'il suffira de quelques planches, d'un paravent, d'un rideau tendu. »

Comme le souligne La Lanterne, certains n'ont « pas le moindre intérêt à empêcher la corruption et la pression électorale »...

C'est finalement en 1913 qu'une loi est votée imposant l'usage de l'urne et de l'isoloir dans tous les bureaux de vote. Elle veille à « assurer le secret et la liberté du vote ainsi que la sincérité des opérations électorales ».

Le Figaro du 22 juillet 1913 détaille la réforme en préparation :

« Nous l'aurons, pour les élections prochaines. C'est une petite « réforme électorale » qui paraît dès maintenant acquise.
[...] Ainsi donc, aux prochaines élections législatives, nous voterons «
 sous enveloppes ». Ces enveloppes seront fournies par l'administration préfectorale. Elles seront opaques, timbrées du cachet préfectoral ou sous-préfectoral, et de type uniforme pour chaque collège. Elles seront tenues, en nombre suffisant, à la disposition de l'électeur.
[...] car, cela va sans dire l'électeur préparera son enveloppe à l'abri des regards indiscrets
 : ainsi sera consacrée, dès les prochaines élections, sa parfaite indépendance.
Et le Parlement nous offre là, somme toute, une modeste, mais excellente petite «
 réforme électorale ». Puisse-t-elle être de bon augure pour la grande !... »

Et le 25 juillet, le même Figaro se félicite (tout en raillant l'indiscipline des députés...) :

« C'est fait, la loi est votée. Le projet, comme nous l'avions annoncé, est revenu hier à la Chambre, amendé par le Sénat ; et la Chambre a adopté, sans discussion, le texte sénatorial.

On ne saurait dire, toutefois qu'à l'exemple de toutes les bonnes besognes, celle-ci se soit accomplie sans bruit... Elle s'est opérée, au contraire, au milieu du bruit infernal des députés entrant en séance. Et bien peu d'entre eux, sans doute, ont prêté l'oreille, à la lecture qu'en faisait M. le président Deschanel.

N'importe : la loi est votée, c'est l'essentiel. Nous irons désormais aux urnes, une enveloppe à la main ; et, dans les villes et les campagnes, l'électeur désignera le candidat de son choix dans la liberté et le secret, de sa conscience.

Puisse-t-elle le conseiller bien ! »

Et le journal de fêter la réforme avec quelques bons mots :

« - Alors, vous serez élu, aux prochaines élections, si on vote sous enveloppe ?
- Ça ne fera pas un pli.
[...]
- Mais comment s'y reconnaîtra-t-on si chaque électeur a des enveloppes opaques, timbrées de la préfecture et uniformes pour chaque candidat
 ?
- On élira celui qui aura le plus de cachet. »

Mots-clés

Réformevote secretisoloirÉlections
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

Besoin d'aide ?Nos offres d'abonnementQui sommes-nous ?

Recevez RetroHebdo, les actualités de la semaine qu'il ne fallait pas manquer

C'est gratuit et vous pouvez vous désinscrire quand vous le souhaitez.

Accessibilité : Partiellement conformeCGUCGVConfidentialitéCookiesMentions légalesRSEBnFPlan du site