Écho de presse

19 octobre 1945 : la mise en place du système de retraite moderne

le par

Messieurs Parys et Gratia, pensionnaires de la maison de retraite des artistes français, Agence Rol, 1908 - source : Gallica-BnF

Système par répartition instaurant une solidarité entre actifs et retraités, assiette calculée sur dix années de carrière, bonifications pour chaque année de travail supplémentaire : l’ordonnance sur l’assurance vieillesse du GPRF met en place ce qui constitue encore aujourd’hui le socle du système de retraite français.

« Jamais le problème des retraites ne s’est posé avant autant d’acuité qu’à présent », constate en août 1945 Pierre Locardel dans Forces nouvelles, journal du Mouvement républicain populaire (MRP), alors que se prépare la réforme de « l’assurance vieillesse ».

« Autrefois, le “vieux” terminait ses jours entre ses enfants. Aujourd’hui, parce que sa famille est dispersée et que l’exiguïté des salaires permet à chacun seulement de s’entretenir, le “vieux” doit compter sur lui et se garantir contre les mauvais jours. Seulement, dans la plupart des cas, il est incapable de réaliser seul les économies nécessaires pour la constitution d’une retraite même modeste. […]

C’est pourquoi l’assurance-vieillesse collective s’est largement développée (surtout depuis 1930) : elle est devenue un problème national. »

La question de la pauvreté des vieux travailleurs a commencé à se poser dès la fin du XIXe siècle. De premières réponses partielles avaient été successivement apportées : retraite des fonctionnaires en 1853, des mineurs en 1894, des cheminots en 1890, loi sur les retraites ouvrières et paysannes de 1910. En 1930, la loi sur « les assurances sociales » avait généralisé le système de retraites pour l’ensemble des salariés : elle prévoyait une pension égale à 40 % du salai...

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