Grands articles

« Attentat extrémiste ou manœuvre politique ? » : le Reichstag incendié

le par

Le Reichstag en flammes dans la nuit du 27 février 1933 - source : WikiCommons

Dans la nuit du 27 février 1933, un incendie volontaire réduit en cendres le Reichstag, siège berlinois du Parlement allemand. 28 jours seulement après la nomination d’Adolf Hitler au poste de chancelier, le parti nazi va s'en servir pour asseoir sa domination.

Hitler est au pouvoir depuis le 30 janvier 1933 lorsque le Parlement d'Allemagne, le Reichstag, est réduit en cendres. L'incendie, qui se déclare dans la salle des séances, se propage rapidement jusqu'à détruire l'entièreté du bâtiment, dont sa fameuse coupole de verre.

Sur place à Berlin, la police arrête un jeune Hollandais, ouvrier du bâtiment au chômage et accessoirement militant communiste. Il s'appelle Marinus van der Lubbe. Il avoue vite à la police avoir commis le crime et affirme avoir agi seul.

Prenant pour prétexte la destruction du bâtiment, les nazis en profitent pour mettre en scène une conspiration communiste qui aurait préparé de longue date l'incendie. Ils demandent les pleins pouvoirs afin d'écraser toute forme d'opposition. La police arrête également trois membres bulgares de l'Internationale communiste présents sur le sol allemand, et un leader de premier plan du Parti communiste allemand.

La Cour suprême allemande ne juge coupable que le seul van der Lubbe, et acquitte les autres accusés, faute de preuves. Condamné à la peine capitale pour haute trahison, Marinus van der Lubbe mourra exécuté le 10 janvier de l’année suivante.

Dans son édition du 1er mars 1933, le journal de « catho de gauche » L'Aube rend compte des implications possibles de ce premier virage de l'Allemagne nazie vers l'abîme.

_

Nous avons dit hier les faits : l’incendie qui se déclare à 21h15, l’arrestation de Van der Lubbe, surpris au moment où il cherchait à sortir du palais du Reichstag, dont tous les issues avaient été fermées dès l’alerte donnée.

Les membres du gouvernement, le chancelier Hitler, le vice-chancelier Von Papen, le haut-commissaire du Reich au ministère de l’Intérieur prussien, M. Goehring [sic], étaient venus, dès onze heures, rejoindre le préfet de police de la capitale, l’amiral von Levetzow.

Les dégâts causés au Palais

A quatre heures du matin, l’incendie était virtuellement éteint. La fumée continuait à monter de la coupole en partie effondrée et les pompiers noyaient les décombres fumants de torrents d’eau. Mais ce fut seulement au jour naissant qu’il fut possible de se rendre compte exactement dès dégâts causés par l’incendie. La partie centrale du palais a le plus souffert, et la salle des séances est complètement détruite. L’estrade présidentielle, les bancs du gouvernement et des députés, les bureaux des secrétaires, ne sont plus q...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.