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Mai 1938, rencontre des fascismes : Hitler s’invite chez le Duce

La tristement célèbre rencontre entre les régimes nazi et fasciste à Rome fut, sans surprise, extrêmement couverte par la presse française. Si la majorité fut impressionnée par le spectacle offert, d’autres voix, plus perspicaces, reconnurent l’affermissement d’une alliance qui mènerait le monde à sa perte.

FascismeAllemagne naziemontée des fascismesRomeMussoliniAdolf Hitler

Ecrit par

Rachel Mazuy

Publié le

12 juin 2025

et modifié le 12 juin 2025

Image de couverture

Hitler reçu en Italie par Mussolini et le roi Victor Emmanuel III, 1938 - source : WikiCommons

Des images d’archives, le son de la radio, surgissent dans les premières séquences du film Une journée particulière d'Ettore Scola. Elles montrent, en gare de Rome, le 3 mai 1938, l’accueil du Führer par le roi Victor-Emmanuel III et Mussolini.  Dans son film tourné en 1976-77, durant les années de plomb, le réalisateur italien revient sur le fascisme, mêlant ses souvenirs d’enfance avec une micro-histoire fictionnelle inscrite dans la grande Histoire. 

Les liens entre le fascisme italien et le nazisme se sont largement renforcés à partir de l’été 1936, avec la reconnaissance par l’Allemagne de la conquête italienne de l’Ethiopie, suivie par la visite officielle en Allemagne, en octobre 1936, du comte Ciano, ministre italien des affaires étrangères. L’axe Rome-Berlin est encore affermi avec la visite du Duce en Allemagne en septembre 1937. Dans la foulée, en novembre, l'Italie adhère au pacte anti-Komintern signé un an auparavant par le Japon et l’Allemagne. On pense cette fois à Chaplin qui, en 1938, commence à préparer le tournage de son film Le Dictateur mettant notamment en scène les deux dirigeants fascistes.

En quelques mois, l’Allemagne nazie est donc sortie de son isolement diplomatique et s’impose sur la scène diplomatique européenne. D’élève, le pays est devenu un modèle. On sait que Mussolini a été impressionné par sa visite en Allemagne, adoptant désormais le « pas romain » à la manière du pas de l’oie des soldats de la Wehrmacht. 

C’est maintenant à Hitler de lui rendre visite. 

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Au total, en quelques jours, entre le 3 et le 12 mai 1938, les journaux français vont consacrer plus d’un millier d'articles à l’Italie et l’Allemagne, et à cette visite du Führer dans la péninsule, même si certains récits sont en fait dupliqués mot pour mot dans plusieurs journaux. Ils sont en partie illustrés par des photographies, sans doute officielles, qui pour leur majorité évoquent l’événement du jour précédent et non pas ce qui est raconté. L’image va moins vite que le texte, qui peut être dicté par téléphone depuis l’Italie. 

Si toute la presse parle de ce voyage, et que la visite est aussi retransmise aux actualités cinématographiques de l’époque, tous les journaux n’ont cependant pas la possibilité d’avoir sur place un correspondant ou un envoyé spécial, voire de relayer des photographies. Le journal communiste L’Humanité, bien que très concerné par les conséquences de ce séjour, ne consacre à proprement parler que peu d’articles au récit de l’événement. A une époque où le parti communiste italien est clandestin en Italie, ses journalistes ne sont évidemment pas les bienvenus, il est vrai. C’est Ce Soir, le quotidien communiste qui paraît en soirée, qui fait ce travail de restitution, sous la plume de son envoyé spécial, un Anglais, Percy W. Robinson, qui séjourne en fait en Italie depuis le mois d’avril. 

Mais certains journaux emploient les grands moyens. Paris-Soir va ainsi rémunérer pas moins de deux envoyés spéciaux (Louis Gillet de l'Académie française ou son journaliste Marcel Paute), tout en comptant également sur les reportages de son « envoyé spécial permanent », Jean Devau.

La mise en scène et les rituels fascistes débutent dès l’Allemagne. En effet, au départ comme au retour, la chorégraphie de ce voyage de propagande est allemande, avec une double dimension interne et externe pour les nazis. 

Dès le 2 mai, la presse allemande s’en donne à cœur joie. L'importance de la visite est ainsi soulignée en «  des termes dithyrambiques ». Le jour du départ, Berlin est en effet en fête : 

« Depuis le début de l'après-midi, toutes les formations du parti, sections d'assaut, S. S., service du travail, Jeunesses Hitlériennes, etc., précédées de drapeaux et de fanfares, se dirigent de toutes les parties de Berlin vers la gare d'Anhalt, pour acclamer une dernière fois le Führer Chancelier avant son départ pour l'Italie.

Les rues que doit suivre le cortège officiel, depuis la chancellerie du Reich jusqu'à la gare, sont barrées à la circulation. Partout, des drapeaux rouges à la croix gammée, des portraits du Führer et du Duce. La place, devant la gare d'Anhalt, a été décorée spécialement. » 

Le Führer part donc le 2 mai 1938 de cette principale gare de liaison berlinoise entre l’Allemagne, l’Autriche, la France et l’Italie, non sans s’attarder sur le quai avec le maréchal Goering, qui le remplace à Berlin pendant son absence. Après les rituels bouquets de fleurs offerts à sa montée dans le wagon par des fillettes et des femmes, suivent les acclamations de la foule amassés sur les autres quais qui honorent le départ du train face à Hitler débout à sa fenêtre qui les salue lui aussi de la main. Des « Heil Hitler » sont prononcés, accompagnés de «  Salue bien le Duce pour nous ».

Hitler circule bien sûr dans un train spécial, accueillant également le wagon du chef du bureau de presse du Reich, « muni de toutes les installations d’appareils les plus modernes pour la réception de la transmission des informations ». Ce train ultra-moderne tiré par une locomotive dernier modèle, est précédé d’un premier véhicule, tout aussi décoré de « drapeaux et des emblèmes nationaux-socialistes et italiens ».

Certains agents l’ont même précédé à Rome. Selon l’envoyé de Ce soir, si «  M. Hitler ne s'en remet pas à l'amitié de M. Mussolini pour assurer sa sécurité », c’est parce que l’annexion de l’Autriche en mars a pu provoquer des tensions entre les deux alliés. En fait, Mussolini va obtenir de Hitler (qui laisse ainsi tomber la minorité allemande) la « garantie de la frontière du Brenner », donc  le maintien d’un Haut-Adige italien en compensation de son absence de réaction à  l’Anschluss, puis à l’annexion des Sudètes quelques mois plus tard. Les deux hommes s’entendent aussi pour continuer leur intervention en Espagne.

Du côté de la propagande allemande, comme italienne, il s’agit évidemment de faire passer le message d’une union sans nuage, en dépit de l'Anschluss. Mais le Duce veut de toute évidence impressionner son rival avec un programme qui désire également montrer l’adhésion populaire au régime fasciste tout en témoignant de sa militarisation accrue.

Au départ, pour René Prétet, le directeur du Courrier de Saône-et-Loire, qui qualifie ce voyage de théâtral, la pompe est bien là, mais il n’est pas garanti que la ferveur populaire soit totalement spontanée, tout comme celle du Duce envers son invité :

« Escorté d’une suite impressionnante, paré de tous les attributs de la puissance, le maître de l'Allemagne suivra, de la Porte Saint-Paul au Quirinal, la voie des triomphes romains. Torches lumineuses, guirlandes, arcs de triomphe et discours : le régime fasciste a réservé à son invité toutes les pompes officielles. […]

Mais cette consécration triomphale de l’axe Rome-Berlin répond-elle aux vœux des Italiens ? Apparemment on serait tenté de répondre affirmativement. On l’est moins si l’on tient compte de certaines nuances, des rancunes secrètes que les informateurs étrangers ont pu sentir, durant ces derniers jours, dans l’esprit du peuple italien. […].

Mais il ne semble pas que l’Italie, l’Italie qui sait qu’elle eut toujours à se défendre contre la poussée allemande, qui ne put faire son unité qu’en luttant contre l’ennemi du nord, l’Italie qui se souvient de Vittorio-Veneto, il ne semble pas que cette Italie-là soit en fête. L’annexion brutale de l’Autriche a été profondément ressentie dans la péninsule. »

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Le programme, arrêté le 2 mai, est le suivant :

« Le Führer-Chancelier arrivera à Rome demain à 20 h. 30. Il sera accueilli à la gare par le roi Victor-Emmanuel et par M. Mussolini, ainsi que par les membres du gouvernement fasciste et les autres dignitaires de l’Etat.

Le cortège se rendra ensuite en grande pompe jusqu’au Quirinal.

Le 4, à 10 heures, M. Hitler recevra la visite du Duce au Quirinal. Puis il ira s’incliner successivement sur le tombeau des rois d’Italie, au Panthéon, sur la tombe du Soldat Inconnu et à l’autel des victimes fascistes.

Il aura, un peu plus tard, un premier entretien politique avec M. Mussolini, au Palais de Venise. 

Le programme prévoit encore un déjeuner intime au Quirinal, une visite au camp de Centocelle où 52 000 jeunes fascistes exécuteront des exercices d'ensemble et une réception de la colonie allemande à la basilique de Maxence. […] »

Quelques modifications interviennent néanmoins dans la planification du séjour. Le mauvais temps empêche les grandes manœuvres prévues le 7, qui sont reportées au lendemain, en supprimant de ce fait aussi le déjeuner au bord de la mer. Hitler peut ainsi profiter d'une journée plus calme le 7 mai. Se promenant jusqu’au Château-Saint-Ange – la presse remarque qu’il ne pousse cependant pas jusqu’au Vatican –, puis, après un déjeuner, il visite plusieurs musées, dont l’Ara Pacis du Musée des Thermes, en cours de reconstitution.

Sans doute pour faciliter la tenue des manœuvres aériennes, ce n'est en fait pas à la villa d’Hadrien qu’a lieu le dîner du 8 mai, mais à la villa Madame, plus près du centre de Rome. Durant la soirée, s’ajoute un nouveau défilé de 5 000 jeunes gens munis de torches et de gymnastes dans le Forum Mussolini.

Le clou de ces manifestations monumentales reste malgré tout la « journée particulière » du 6 mai 1938, décrite dans le film de Scola et par plus d’une cinquantaine d’articles datés du 7 mai :

« Avant la parade, le roi, le Duce et le Führer avaient passé en revue les troupes rangées sur l’avenue ‘Adolf-Hitler’.

PLUS DE 50 000 HOMMES ÉTAIENT RÉUNIS, AINSI QUE 2 500 CHEVAUX, 600 CAMIONS, 400 CHARS D’ASSAUT, 320 MOTOCYCLETTES, 200 MORTIERS D’INFANTERIE, 400 CANONS. » 

Mobilisant toutes les forces militaires qui inaugurent  un « pas de l’oie » devenu « pas romain », mais aussi les mouvements de jeunesse des « petits Balillas de 8 à 12 ans » aux « jeunes filles fascistes de l’académie d’Orvieto » qui ouvrent le défilé, cette manifestation perçue comme imposante s’inscrit dans l’espace de la Rome remaniée par le fascisme : la voie des Triomphes qui relie le cœur du pouvoir fasciste, la Place Venise, aux forums de l’empire romain.

Si la majorité de la presse française est au départ assez dubitative sur les questions de relations internationales liées à ce voyage à l’égal du Progrès de la Somme le 10 mai, la plupart des journaux ne remettent pas vraiment en cause la propagande fasciste sur les manifestations et les cérémonies proprement dites.

La presse antifasciste semble cependant moins mettre en valeur tous ces événements, beaucoup des articles n’étant pas placés en première page, ni illustrés. Du côté communiste, de manière assez classique, on tente en premier lieu de mettre en valeur des voix dissonantes au sein du peuple italien, en essayant ainsi de prouver que l'adhésion populaire au régime n’est pas réelle.

C’est par exemple l’envoyé spécial de Ce soir, qui ne suit pas la délégation nazie à Naples, mais interroge un prêtre romain qui évoque prudemment « la hausse des prix, du niveau des salaires des ouvriers agricoles » mais se départit de ces précautions quand le journaliste « fait discrètement allusion à l'Espagne » :

« — Ah, s'est-il écrié, ne me parlez pas de cette guerre ! Voilà notre grand malheur. Ils vous diront que c'est une croisière au nom du Christ, mais ne les croyez pas, mon ami, ne les croyez pas. C'est une guerre comme celle d'Afrique.

Quand je pense à ces petits miliciens qu'on a envoyés là-bas et qui sont morts, mon cœur tremble.

Dans mon village, trois garçons sont morts, un à Guadalajara et deux devant Lérida. Il y en avait un à qui j'avais fait faire sa première communion. Qu'est-ce qu'il allait faire en Espagne ? 

Tout le pays dévore en silence sa colère. »

De la même façon, L’Humanité juge qu’à «  Rome, la parade guerrière a continué » :

« Les coûteuses réceptions qui agrémentent le séjour de Hitler en Italie sont empreintes de plus de pompe que d'entrain. Le peuple italien ne participe pas à ces ‘réjouissances’.

Dans sa grande majorité, il est opposé à la politique extérieure du Duce, par conséquent à Hitler. C'est ce qu'ont pu remarquer, en toute objectivité, ceux qui ont assisté aux défilés et revues organisés par le fascisme italien pour le Führer. »

Rien de tel dans le Figaro du 4 mai 1938 qui titre son second reportage sur la visite : « L’entrée à Rome d’Adolf Hitler s’est déroulée comme une apothéose » :

« La Rome fasciste a vécu ce soir des heures enivrantes pour l'orgueil national et pour la gloire du régime.

L'accueil réservé au Führer par l’Italie de Mussolini a été à la fois enthousiaste, spectaculaire et colossal, digne en tous points des aspirations et de la technique des États totalitaires. 

Tout a été mis en œuvre pour donner au maître du Reich l'impression de la grandeur romaine qui, dans ces temps modernes, se soude étroitement à celle d'il y a deux mille ans, représentée le long d'un parcours de cinq kilomètres par les monuments les plus splendides de la vieille Rome. »

Pour cette journaliste qui semble favorable à la diplomatie romaine, « M. Mussolini a une belle partie à gagner en un rôle exceptionnellement bien placé de modérateur et de pacificateur, à un moment suprême de la politique troublée de l’Europe ».

On peut même parler d’une certaine complaisance, quand la visite hitlérienne de Florence donne lieu à cette phrase :

« J'ai vécu ce voyage, non seulement en homme politique, mais en artiste, déclare, avant de partir pour Berlin, le Führer, ému par la splendeur de Florence. »

De même, à l’heure des bilans, certains journaux de gauche mettent bien en avant, le « chantage à la guerre » que les deux dictatures font peser sur les démocraties jugées trop timides. Gaston Veil pour La Bourgogne républicaine est ainsi bien conscient que :

« De tout ce qui s'est passé à Rome, en dehors des parades militaires sur terre, sur mer et dans les airs, les seules précisions que nous ayons sur les intentions des deux dictateurs consistent dans les deux toasts échangés entre ceux-ci samedi soir. »

Le journaliste radical, président de la section nantaise de la Ligue des Droits de l’Homme, et résolument antifasciste, n’a plus de doute, contrairement à plusieurs de ses collègues qui espéraient encore au début de la visite que le rapprochement entre Rome et Berlin était fragile – ou à ceux qui, y compris à Paris au Populaire, évoquait encore comme si de rien n’était la reprise des négociations franco-italiennes interrompues par la visite de Hitler. Pour lui, ce voyage a bien montré que « l’axe Rome-Berlin est malheureusement plus solide que jamais ».

Pour le magazine communiste Regards qui consacre quelques lignes et trois photographies à la visite, dans son numéro du 12 mai, c’est bien à un « ensemble de manifestations de l’esprit de guerre des deux fascismes alliés contre la paix du monde” » auxquelles on a assisté. 

De même, Jacques Bonhomme, dans la radicale-socialiste Dépêche de Toulouse, se livre également à une critique en règle de cette « diplomatie spectaculaire ». Évoquant la politique interne des deux régimes fascistes, il insiste tout d’abord sur son impact sur les peuples italien et allemand :

« En les grisant l'un et l'autre de spectacles, de défilés, de revues et de discours on espère, non sans raison, balayer méfiances et résistances et les entraîner l'un et l'autre dans une ivresse impérialiste, dans l'idolâtrie des maîtres qui se mettent réciproquement en valeur et en tons excessifs vers les destins aventureux qu'on leur propose et qu'on leur impose. »

À cette propagande interne, s’en ajoute une externe, beaucoup trop relayée à son goût par la presse des pays démocratiques, où, en dépit de la menace, « c'est à qui s'extasiera le plus sur la rencontre des deux dictateurs » :

« Mais il s'agit aussi d'impressionner, de fasciner le monde, de décourager sa résistance par l'étalage des forces que les dictateurs peuvent mettre ensemble au service de leurs entreprises.

Ils connaissent, par expérience, l'effet d'une mise en scène grandiose, d'une propagande méthodique et bruyante, de ‘slogans’ qui, à force d'être répétés, finissent par pénétrer les esprits, comme un clou s'enfonce sous les coups réitérés du marteau. Un tel bluff est le plus sûr auxiliaire de leurs ambitions.

C'est pourquoi toute la publicité donnée du dehors à de telles rencontres devient, par les proportions qu'elle atteint, une sorte de complicité. Il ne saurait évidemment être question de les ignorer. Mais entre l'abstention et cette avalanche de récits, de commentaires, de photographies et de films qui accaparent l'attention de l'univers, il devrait tout de même y avoir un juste milieu. 

D'autant plus que l'esprit critique est noyé sous ce flot d'informations et qu'il ne reste plus que l'effet d'obsession voulu précisément par les dictateurs. »

L’histoire lui a donné raison.

Pour en savoir plus

Marie-Anne Matard-Bonucci, Totalitarisme fasciste, Paris, CNRS éditions, 2018

Jean Gili, Ettore Scola : une pensée graphique, Isthme éditions, 2008

Mots-clés

FascismeAllemagne naziemontée des fascismesRomeMussoliniAdolf Hitler
RM

Ecrit par

Rachel Mazuy

Rachel Mazuy est historienne, chargée de conférences à Science Po Paris. Elle travaille notamment sur l'histoire du mouvement ouvrier et les circulations avec la Russie soviétique et l'engagement artistique au XXe siècle.

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