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Quand les révolutionnaires avaient rebaptisé Notre-Dame de Paris

Le 10 novembre 1793, une fête de la Liberté est organisée en la cathédrale Notre-Dame, rebaptisée « Notre-Dame de la Raison ». C'est le début d'un puissant mouvement de déchristianisation.
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Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

9 novembre 2017

et modifié le 24 février 2025

Le 10 novembre 1793, une fête de la Liberté est organisée en la cathédrale Notre-Dame, rebaptisée « Notre-Dame de la Raison ». C'est le début d'un puissant mouvement de déchristianisation.

En novembre 1793, un mouvement populaire met en cause la religion catholique, dénoncée comme un fanatisme et reléguée au rang de supercherie et d'hypocrisie.

La « régénération » chère aux révolutionnaires est en marche. Des délégations venues de province annoncent à la Convention l’abdication de leurs curés et la laïcisation de leurs églises. Le 17 brumaire (7 novembre), à l’initiative de membres de la Commune de Paris, l’évêque de Paris et ses vicaires abjurent et déposent leurs lettres de prêtrise devant la Convention.

Les députés assistent à des « mascarades » qui tournent en dérision la religion et le culte. Les églises sont rebaptisées « temples de la Raison ».

À Paris, le 20 brumaire (9 novembre) le député Pierre-Gaspard Chaumette, athée et fervent partisan de la déchristianisation, organise une « fête de la Liberté » en la cathédrale Notre-Dame. Une montagne en carton est dressée dans le chœur de la cathédrale, entourée des bustes de Voltaire, de Rousseau et de Franklin. Après les discours et les hymnes, la Raison, personnifiée par une danseuse de l'Opéra, sort de la montagne.

Le lendemain, devant la Convention, Chaumette se félicite du succès de la fête et du « triomphe de la vérité », comme rapporté dans Les Annales patriotiques et littéraires :

« Législateurs,

le fanatisme a lâché prise, il a cédé la place à la raison : ses yeux louches n’ont pu soutenir l’éclat de la lumière. Nous nous sommes absentés de ses temples : ils sont régénérés. Aujourd’hui un peuple immense s’est porté sous ces voûtes gothiques qui, pour la première fois, ont servi d’écho à la vérité. Là, les François ont célébré leur vrai culte, celui de la liberté, celui de la raison, là, nous avons formé des vœux pour la prospérité des armes de la République, là nous avons abandonné des idoles inanimées pour la raison, cette image animée, chef-d’œuvre de la nature.

En effet, la statue de la raison étoit représentée par une femme, belle et jeune comme la raison : toutes deux étaient à leur printemps. »

La séance se poursuit par la lecture des dernières nouvelles de la laïcisation en cours dans toute la France :

« Le curé de Saint-Thomas d’Aquin de Paris écrit de Bicètre, où il est en état d’arrestation, pour renoncer à ses fonctions et au traitement qui y étoit attaché.

Le premier vicaire épiscopal du département de Var déclare une guerre à mort à tous les préjugés : ce citoyen prêtre apprend à la Convention qu’il s’est marié à une citoyenne infiniment riche en patriotisme.

Un chanoine, nommé Rabaut, fait passer ses lettres de prêtrise.

Le citoyen Masabiou, vicaire à Niors y déclare qu’il ne reconnoit plus d’autre culte que celui de la vertu et de la patrie.

L’Assemblée applaudit vivement à toutes ces adresses. »

Le 5 frimaire (25 novembre 1795), toutes les églises de Paris sont à leur tour consacrées à la Raison.

Au culte de la Raison succèderont le culte de l'Être suprême puis, plus tard, la théophilanthropie. Robespierre contribuera à mettre fin au mouvement de déchristianisation.

Mots-clés

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Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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