Écho de presse

Le vaudou : culte des « sanglantes folies » pour la presse des années 1920

le par

Papa Nebo, Gouédé Mazacca et Gouédé Ossou, illustration parue dans Le Matin, 1929- source : RetroNews-BnF

En 1926, un fait divers macabre relance l’intérêt de la presse hexagonale pour le culte vaudou – ou parfois, woodoo – où se confondent crainte, mysticisme et sensationnalisme mortifère.

Originaire de l’ancien Royaume du Dahomey – actuel Bénin – la religion vaudou s’est muée en une croyance aux pratiques multiples empreintes de religions diverses.

À l’animisme s’est d’abord jointe la chrétienté suite à la réduction en esclavage des Noirs d’Afrique vers le continent américain, puis l’islam en Afrique du nord et de l'ouest, inscrivant ainsi la pratique dans un pluralisme constant. Dès lors, les adeptes se sont retrouvés en Haïti, à Cuba mais également en Amérique du nord, plus particulièrement en Louisiane, où le culte jouissait d’une forte popularité.  

S’il attise la curiosité des journalistes dans la seconde moitié du XIXe siècle pour son mystère et son caractère obscur, c’est à l’orée des années 1920 que les papiers se multiplient et sombrent dans le sensationnalisme. L’agression d’une certaine Rosa Parello à New York ravive l’intérêt pour ce « culte infernal »  et cette pratique souvent associée à la sorcellerie, voire au satanisme.

Alors qu'elle s'apprêtait à rendre visite à des amis au numéro 18 (parfois 10) de la rue Park Street, Rosa Parello est comme happée par « des bras énergiques ». Ils la saisissent et entament une cérémonie sacrificielle en la tailladant à l'aide d'objets tranchants. La victime hurle. Le Progrès de la Côte-d’Or  relate les faits :

« Mme Parello venait d’entrer dans cette maison pour rendre visite à des amis. Comme elle montait l’escalier, voici que, à la hauteur du second étage, une porte s’ouvrit doucement et Mme Parello se sentit immédiatement attirée à l‘intérieur par des bras énergiques.

On la poussa dans une chambre obscure, à peine éclairée par la lumière de lampes à huile. Terrorisée, Mme Parello voulut crier à l’aide ; on ne s’inquiète pas de ses cris, et deux personnages, identifiés comme étant Joseph Musca et sa femme, tenant le rôle de scarificateurs, se mirent en devoir de lui taillader le corps à coup de couteau et d’instruments aussi tranchants que des rasoirs, cependant que les assistants chantaient sur un ton guttural des cantiques incompréhensibles. »

Et d’ajouter :

« Mme Parell...

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