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Écho de presse

Joseph Meister, le premier guéri de la rage

Le 28 septembre, date de la mort de Louis Pasteur en 1895, est aussi celle de la Journée mondiale contre la rage. La première personne à avoir reçu le vaccin fut un jeune Alsacien de 9 ans, Joseph Meister.
Pierre Ancery

Ecrit par

Pierre Ancery

Publié le

27 septembre 2016

et modifié le 22 novembre 2024

Le 28 septembre, date de la mort de Louis Pasteur en 1895, est aussi celle de la Journée mondiale contre la rage. La première personne à avoir reçu le vaccin fut un jeune Alsacien de 9 ans, Joseph Meister.

À la fin du XIXe siècle, la rage est encore un fléau en Europe. Quand le biologiste Louis Pasteur, en 1880, commence ses travaux sur cette maladie, il cherche le moyen de prévenir son apparition. Dès 1884, il présente les résultats réussis d'une expérimentation de vaccination préventive de chiens contre la rage. Mais il reste à trouver comment faire fonctionner ce vaccin sur l'homme et créer chez lui l'immunité après morsure.

 

C'est la mésaventure du petit Joseph Meister qui va lui donner l'occasion de tester avec succès ses recherches sur un humain. Le Petit Parisien  raconte les événements dans sa une du 1er novembre. Joseph Meister, un petit garçon âgé de 9 ans, est le fils du boulanger du village alsacien de Steige. Le 4 juillet 1885, il est mordu par un chien sur le chemin de l'école :

 

"L'enfant se rendait seul du village de Steige à l'école voisine de Meissengott. Il suivait un petit chemin écarté, un chemin d'écolier, quand un chien se précipita sur lui et le terrassa. L'enfant n'essaya pas de lutter : il couvrit son visage de ses bras. Le chien le mordit, le roula, s'acharna sur lui." 

Un maçon intervient et sauve l'enfant. Considéré comme enragé, le chien sera abattu par son maître. On amène Joseph au médecin local, qui nettoye ses plaies et les cautérise, mais conseille à sa mère de l'emmener à Paris... La famille accompagne donc l'enfant jusqu'au laboratoire de Pasteur, à l’École normale. Pasteur est face à un dilemme : peut-il prendre le risque de tester son remède sur l'enfant ? Il se décide à lui administrer treize injections de broyat de moelle de lapin (une par jour). Le petit survit et ne développe pas la maladie. C'est un succès, réitéré trois mois plus tard sur un jeune berger, Jean-Baptiste Jupille, qui avait été mordu par un chien enragé.

 

Dès lors, Pasteur peut exposer ses résultats à l'Académie des sciences. Ceux-ci font grand bruit dans la presse et l'histoire de Joseph devient fameuse. Le 1er mars 1886, Pasteur présente dans une communication à l'Académie des sciences les résultats de l'inoculation de 350 personnes. Il conclut en disant : « La prophylaxie de la rage après morsure est fondée. Il y a lieu de créer un établissement vaccinal contre la rage », et lance immédiatement une souscription internationale.

 

L'Institut Pasteur sera inauguré en novembre 1888. À partir de 1918, son concierge sera un certain... Joseph Meister, qui avait gardé contact avec le savant. Il restera à ce poste jusqu'à sa mort en 1940, survenue dans des circonstances tragiques. En effet, Joseph Meister, désespéré par l'Armistice et convaincu de la mort de sa femme et de sa fille, qu'il avait poussées à quitter la capitale pour se mettre à l'abri, se suicida. Le Journal du 16 août mentionne la triste fin de celui qui, enfant, était devenu célèbre dans le monde entier :

 

"Ces derniers mois, il resta à son poste, collaborant avec d'illustres praticiens au fonctionnement — qui ne fut pas un seul jour interrompu — de l'institut. Mais, sans nouvelles des siens, pour la plupart restés en Alsace, accablé par les malheurs de la Petite et de la Grande Patrie, il désespéra. Joseph Meister s'est suicidé au gaz d'éclairage."

Découvrez notre dossier consacré au vaccin contre la rage

 

Pierre Ancery

Ecrit par

Pierre Ancery

Pierre Ancery est journaliste. Il a signé des articles dans GQ, Slate, Neon, et écrit aujourd'hui pour Télérama et Je Bouquine.

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