Écho de presse

La prostitution à Paris au XIXe siècle vue par un médecin hygiéniste

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Une maison de tolérance au XVIIIe siècle, W.M. Hogarth, estampe, 1732 - source : Gallica-BnF

En 1835, un ouvrage de référence sur la prostitution parisienne fait débat. Fruit d'une enquête de huit ans, son auteur, un médecin hygiéniste, préconise de favoriser les maisons closes et de cesser de criminaliser les « raccrocheuses ».

En 1804, Napoléon donne une existence légale aux maisons de débauche, qui deviennent tolérées sous l'Empire. Il s'agit avant tout de cacher les prostituées, considérées comme membres des classes dangereuses, bien loin de l'image de la femme légitime, bonne épouse et bonne mère, que le Code civil a façonnée.

Pourtant, loin de se cantonner aux maisons de débauche, la prostitution se montre toujours volontiers dans l’espace public, sur les boulevards, dans les bois, à la périphérie, comme le décrit  Le Figaro en 1829 :

«​ Puis j'avançais sur le boulevard, et j'observais dans ses moindres phases la prostitution parisienne. D'abord, à dater de la Bastille, cette prostitution est honteuse. Elle se fait en petit, commençant par quelque jeune enfant qui chante une chanson obscène pour divertir les hommes du port et les commis de l'octroi. 

Vous avancez, la prostitution change de face : le tablier noir, le bas de coton blanc, le bonnet rond, le regard modeste et furtif [...]. Plus haut, la prostitution est parée, nue, en cheveux [...], puis enfin la prostitution de grand seigneur : une femme jeune et belle, séduisante, une danseuse d'Opéra. 

À cette heure, la prostitution est complète. »

La crainte grandit alors de voir la syphilis, maladie sexuellement transmissible et alors mortelle, se propager dans la capitale. La prostitution hors des maisons closes est en conséquence de plus en plus punie et les femmes qui racolent sur la voie publique atterrissent à