Écho de presse

Le chirurgien de l’étrange : les singulières expériences du docteur Voronoff

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Le chirurgien Serge Voronoff (à droite), célébrité de son temps, en pleine opération chirurgicale, Marianne, 1933 - source : RetroNews-BnF

Dans l’entre-deux-guerres un célèbre chirurgien français, Serge Voronoff, dit le « Faust au bistouri », se lance dans une opération controversée : transplanter des extraits de testicules de singe sur des hommes devenus impuissants.

Au début de la Première Guerre mondiale, le bilan effroyable du conflit pousse l’ensemble des chirurgiens à des innovations forcées en vue de soulager les grands blessés et mutilés de guerre. Parmi les praticiens au chevet des soldats, Serge Voronoff, un chirurgien français d’origine russe, s’attache à remplacer les os brisés par de la mitraille et du mortier.

La greffe osseuse est alors une technique nouvelle et le très sérieux Journal des débats politiques et littéraires s’empare de la question.

« Peut-on utiliser la greffe osseuse en chirurgie humaine ? Dans quels cas ? À quelles conditions ? De quelles façons ? Avec quels résultats ?

À toutes ces questions M. Voronof répond de façon précise, et très encourageante, par des faits, en montrant, par exemple, que le chirurgien a déjà greffé, avec succès, jusqu'à 10 et 15 centimètres de longueur d'os.

Et on continue à greffer dans les cas où la greffe est indiquée : cas de résection pour ostéo-sarcome, kystes osseux, osteo-myélite, tuberculose osseuse, et cas de perte de substance par traumatismes de guerre ou de paix. »

Déjà, le docteur Voronoff cherche à aller plus loin. Au-delà de l’autogreffe, il tente, comme de nombreux chirurgiens de renommée au même moment, d’implanter des os d’animaux sur des squelettes de malheureux soldats blessés.

« Ainsi M. Voronof, dans un cas vraiment dramatique de sarcome de la dure-mère, a refait du crâne humain avec de l'omoplate de mouton ; M. Paul Reynier, avec de l'omoplate de lapin ; M. Voronof, du radius et du cubitus humain avec de l'os de macaque, et ils sont une quantité, avant et depuis la guerre, à avoir réparé des pertes de substances souvent considérables, et rendu utilisables des membres qui, autrement, n'étaient bons à rien.

Il y a manifestement beaucoup à attendre de la greffe osseuse pour améliorer beaucoup de blessés.

Combien au juste ? L'expérience le fera voir ; nous en sommes encore aux débuts. »

Mais la greffe osseuse nâ€...

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