Écho de presse

Quand les végétariens étaient raillés par la presse du XIXe

le par

Album Vilmorin : fleurs rustiques, annuelles et vivaces, légumes et plantes fourragères, peinture d'Elisa-Honorine Champin, 1861 - source : Gallica BnF

La première association végétarienne apparaît en Angleterre au milieu du XIXe siècle. Dans la presse française, le végétarisme est alors souvent raillé comme le produit d'une « secte » ridicule.

Si le terme de « végétarien » est relativement récent (vegetarian apparaît en Angleterre en 1839), la pratique à laquelle il se réfère a toujours existé. Au point qu'on a longtemps parlé de régime « pythagoricien » ou « pythagoréen », en référence au mathématicien de l'Antiquité grecque, adepte du végétarisme.

 

Tout aussi ancienne est la polémique opposant les adversaires de ce régime à ses tenants. Si les seconds sont nombreux dans l'Histoire (Voltaire, Benjamin Franklin, le poète anglais Shelley, le philosophe Arthur Schopenhauer...), c'est à partir du milieu du XIXe siècle que des associations prosélytes vont se former pour défendre le végétarisme, dans un contexte d'essor de la physiologie et du raisonnement diététique.

La première association de végétariens, fondée par des chrétiens évangélistes, naît ainsi en 1847 en Angleterre. L'idée végétarienne trouvera également de multiples échos en Amérique et en Allemagne. La presse française, de son côté, se révèle majoritairement sceptique face à ce mouvement jugé « bizarre » et proche de l'imposture.

 

Pendant toute la seconde moitié du XIXe, les critiques à l'encontre des végétariens vont fleurir dans les journaux. En 1857, dans un article du Journal des débats politiques et littéraires qui porte la question sur le plan à la fois scientifique et « patriotique », on peut lire par exemple que le climat hexagonal n'est guère propice à ce type de régime :

« L'accroissement des consommations animales est un progrès de bon aloi dont il faut se garder de gémir. Non seulement il témoigne de plus de bien-être, mais la physiologie l'appelait et le justifie.

 

Il constate un accroissement correspondant des forces productives de la nation ; j'ose le répéter après les savants, au risque de m'attirer les anathèmes de l'honorable secte des Végétariens, et sans méconnaître qu'en des climats plus chauds la...

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