Écho de presse

Philippe Pinel, « bienfaiteur des aliénés » pendant la Révolution

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« Le docteur Philippe Pinel faisant tomber les chaînes des aliénés », Tony Robert-Fleury, circa 1880 - source: RMN Grand Palais-Histoire par l'image

A la fin du XVIIIe siècle Philippe Pinel, médecin à l'hôpital Bicêtre, révolutionne la façon d'envisager les personnes atteintes de maladies mentales. Il entreprend de les traiter non comme des « insensés », mais comme autant d’êtres humains souffrant d’authentiques pathologies.

En 1793, lorsque Philipe Pinel est nommé médecin à l’hospice de Bicêtre à Paris, c'est un homme qui approche la cinquantaine, un érudit d'une grande curiosité intellectuelle intéressé par des domaines aussi divers que les mathématiques, la zoologie (il obtient en même temps que Cuvier la chaire d'anatomie comparée au Jardin des plantes) et ce que l'on appelle alors « la manie », c'est-à-dire les maladies mentales.

Il semble cependant que toutes ces années d'étude ne l'ont pas préparé au spectacle des « aliénés » internés à Bicêtre.

« Ces derniers, qu’on avait, au Moyen Âge, considérés comme des possédés, étaient encore, au XVIIIe siècle, traités comme des coupables ; après leur avoir fait subir à l'Hôtel-Dieu une cure inefficace et surannée, on les amenait à Bicêtre ;

ici, qu'ils fussent ou non guérissables, agités ou abattus, on ne songeait qu’à débarrasser la société de leur inutile ou dangereuse présence ; retenus par des chaînes de fer, ils étaient enfermés dans des ‘loges’ de pierre étroites, humides, privées d’air, de lumière et de chaleur ; ils y croupissaient sur une paille malpropre, et Bicêtre, vrai pandémonium, retentissait du bruit de leurs chaînes et de leurs vociférations.

Parfois, aux jours de fête, leurs gardiens les montraient au public comme des bêtes curieuses. »

Philippe Pinel tente dès lors d’instaurer une forme de révolution du traitement des « insensés » au beau milieu de la Révolution en cours. En 1797, il répond ainsi à un article du Journal de Paris s’interrogeant sur ses méthodes jugées peu orthodoxes quoique selon lui, « dignes d’une nation éclairée ».

« Il est permis aux officiers de santé qui nient ou ignorent les faits observés en Angleterre, en France ou ailleurs, de regarder la manie comme une décomposition cérébrale, &...

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