Écho de presse

« Un procédé sauvage » : la Prohibition aux Etats-Unis vue par la presse française

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Policiers américains jetant le contenu d'un fût de vin à San Diego, Agence Rol, 1928 - source : Gallica-BnF

En 1919, le XVIIIe amendement de la Constitution américaine interdit la fabrication et la vente d’alcool aux États-Unis. Dans la presse française, les réactions outrées ou sceptiques fusent. Notamment quand on comprend qu’il est question d’interdire aussi le vin...

Pendant treize ans, l’Amérique fut « sèche ». De 1920 à 1933, une période qui restera dans l’histoire sous le nom de Prohibition, les États-Unis interdirent la fabrication, le transport, la vente, l’importation et l’exportation des boissons alcoolisées. L’objectif de cette interdiction, voulue de longue date par les ligues de tempérance américaines, était de lutter contre l’alcoolisme dans la population.

Une mesure radicale, ratifiée le 16 janvier 1919 par le XVIIIe amendement de la Constitution américaine, que vient compléter le Volstead Act (qui définit les boissons alcoolisées). Si elle n’entrera en vigueur que le 16 janvier 1920, la presse française va la commenter dès 1919. Dans presque tous les journaux, c’est l’incompréhension et le scepticisme qui domine.

Le Pêle-Mêle, hebdomadaire humoristique, note le 8 juin 1919 :

« Une législation qui supprime radicalement la vente de l'alcool peut, à certains titres, nous paraître admirable. Mais notre tempérament latin nous porte assez au goût de la mesure et quelque peu, aussi, au scepticisme.

Nous avons, disons-le crûment, quelque peine à imaginer un pays où ne se débiteraient, sur le comptoir des bars, que des sirops très anodins et des eaux gazeuses, limonades glacées et ginger ales...»

Le journal illustré Le Miroir s’interroge lui aussi sur l’efficacité d’une telle mesure et pointe ses dégâts collatéraux sur ces images où l’on peut voir des débitants de boissons protester ...

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