Écho de presse

Histoire d’un mythe pseudoscientifique : le continent englouti de Mu

le par

« Destruction of Tyre », tableau de John Martin, 1840 - source : WikiCommons

A la fin du XIXe et au début du XXe siècles, l’archéologue Augustus Le Plongeon et l’écrivain James Churchward popularisèrent l’idée farfelue de l’existence d’un continent englouti dans l'océan, jadis l’habitat d’une « civilisation avancée ».

Terre mythique censée avoir été engloutie il y a des milliers d’années, le continent de Mu est jailli de l’imagination fantaisiste de plusieurs personnages qui lui assurèrent une certaine popularité entre le XIXe et le XXe siècle.

Le premier à l’évoquer est le missionnaire Charles Étienne Brasseur de Bourbourg (1814-1874). Ayant traduit le codex maya Tro-Cortesianus, ce pionnier des études précolombiennes prétend en 1867 y avoir déchiffré l’histoire d’un continent englouti dans l’océan Pacifique.

Une reconstitution issue d’une lecture erronée du texte, mais que va reprendre à son compte l’antiquaire et archéologue américain Augustus Le Plongeon (1825-1908). Mayaniste passionné ayant passé plusieurs années à fouiller les sites de la péninsule du Yucatan au Mexique, Augustus Le Plongeon avait une obsession : prouver que la civilisation de l’Égypte antique était issue de la civilisation maya.

Le Plongeon alla jusqu’à prétendre que les Mayas étaient eux-mêmes issus d’une civilisation plus ancienne, disparue sous les flots 11 500 ans auparavant, lors d’un cataclysme qui détruisit le continent de Mu, situé cette fois dans l’océan Atlantique.

La théorie excentrique de Le Plongeon eut quelque écho en France, en particulier dans les cercles ésotéristes. La Revue spirite, fondée par le père du spiritisme Allan Kardec, consacra en octobre 1895 un long article à cette « découverte d’un explorateur dans le Yucatan » :

« Ci-dessous, nous donnons une traduction par M. Le Plongeon, de la narration contenue dans le manuscrit Troano, du plus terrible cataclysme que l’histoire ait enregistré.

"En l’an 6 kan, le 11 Muluc, dans le mois Zac, il y eut de terribles tremblements de terre ; ils se continuèrent, sans interruption, jus...

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