L'histoire de l'hystérie est quant à elle tragique et révélatrice du machisme de la profession médicale de l'époque...
Les femmes ont été au cœur du sujet et les médecins se sont, en la matière, ridiculisés face à leurs patientes. Plus aucun médecin n’oserait prononcer le mot hystérie, qui évoque le machisme historique de leur profession. Ses divers symptômes ont, depuis, reçu le nom plus discret et plus exact de « troubles somatomorphes » (ou somatoformes), c’est-à-dire de troubles venant de l’esprit et se manifestant par un symptôme corporel de la sphère neurologique et sensorielle : douleur, paralysie, bégaiement, vertige, etc.
À l’époque, la médecine n’était pratiquée que par des hommes et attribuait donc l’hystérie uniquement à des femmes. Ces femmes présentaient de vrais symptômes, auxquels personne ne comprenait rien. Or une querelle très forte opposait la neurologie et la psychiatrie - du côté de la neurologie, on considérait qu'il n’était pas possible que des symptômes d’une ampleur telle que la paralysie ne puissent pas avoir de support organique, cérébral. Et comme on ne trouvait pas de support organique, les plus folles théories ont circulé. D'un point de vue clinique, cela a été un échec terrible puisque presque toutes les hystériques ont terminé cocaïnomanes, et qu'aucune n’a été guérie, même par les plus grands. En plus de cela, des relation suspectes sont nées entre certains médecins et leurs patientes, où le sexe et la sensualité n’étaient certainement pas absents.
Plus tard, Freud signifiera que l’hystérie n'est pas causée par une lésion organique mais est probablement liée à des violences sexuelles ou des viols subis dans l’enfance. Mais il étendra cette théorie à toutes les pathologies psychiques, à tort.