Chronique

Mars 1950 : Le serment des femmes parisiennes

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Photo de Parisiennes réunies en amont de la Journée internationale des femmes, L’Humanité, mars 1950 - source : RetroNews-BnF

En amont de la Journée internationale des femmes de 1950, L’Humanité revient sur le texte solennel scandé en public par Eugénie Cotton et dédié à toutes les « travailleuses et jeunes filles », dans un moment où le féminisme est médiatiquement défendu par le parti communiste.

Le 6 mars 1950, L’Humanité publie, dans un encart de dernière page, un « serment des femmes parisiennes » qui se mobilisent contre le développement des affrontements au Vietnam – ce qui deviendra la Guerre d'Indochine.

La publication ponctue un long article du quotidien du Parti communiste français sur la Journée Internationale des Femmes. Il rend compte d’une manifestation, véritable meeting politique, qui vient de se dérouler au stade Buffalo, situé à Montrouge, près de la Porte d’Orléans. Ce vélodrome est, depuis 1936, un lieu régulier de rencontres et manifestations pour le parti communiste. Il a ainsi accueilli en 1949 le meeting de clôture du Congrès mondial des Partisans de la paix.

Le « serment » est lu par Eugénie Cotton : née en 1881, cette élève de Marie Curie, militante communiste, a participé en 1945 à la fondation de l’Union des femmes françaises. En 1950, elle est présidente de la Fédération démocratique internationale des femmes, une des plus importantes organisations internationales de femmes après la Seconde Guerre mondiale.

Un mois après la publication de cet article, Eugénie Cotton reçoit le prix Staline pour la paix, aux côtés, entre autres, de Frédéric Joliot-Curie. Ses archives sont aujourd'hui conservées à la Bibliothèque Marguerite Durand.

Célébrée le 8 mars, la Journée Internationale des femmes a déjà une longue histoire derrière elle. L’année 1950 marque en fait la fin de la première période de sa célébration : depuis 1917, elle est principalement fêtée en URSS.

Dans le premier vingtième siècle, les récits donnent au 8 mars des origines incertaines : ce pourrait être la déclaration inaugurale de la féministe socialiste Clara Zetkin lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes en 1910, ou une manifestation d’ouvrières à Petrograd, le 8 mars 1917…

« Journée des femmes », L’Humanité, 9 mars 1919

C’est en 1921 que la Troisième Internationale aurait choisi la date du 8 mars (23 février dans le calendrier de l’époque), en hommage à cette manifestation de femmes, elle-même à ...

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