Chronique

L’émigration américaine des débuts du XXe siècle à Paris

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Après l’office à l’église américaine de la Sainte Trinité, tableau de Jean Béraud, circa 1900 – source : WikiCommons

Même durant l’iconique décennie des années 1920 à Paris, environ neuf-dixièmes des États-Uniens installés dans la capitale n’étaient pas des littéraires, ni des artistes. Qui choisissait donc de s’installer sur le « Vieux » continent ?

Cet article est paru initialement sur le site de notre partenaire, l'Encyclopédie EHNE (Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe.)

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Hommes d’affaires, comtesses, jeunes oisifs : les États-Uniens en Europe ne se résument pas seulement aux artistes et écrivains les plus connus : T.S. Eliot (1888-1965) et Henry James (1843-1916) en Angleterre, Édith Wharton (1862-1937), Gertrude Stein (1874-1946), Ernest Hemingway (1899-1961) ou James Baldwin (1924-1987) en France. Et les débats sur l’« américanisation » de l’Europe ne datent pas du plan Marshall. Il faut embrasser une périodisation longue et un large éventail de destins et de métiers depuis le XIXe siècle pour comprendre la place des Américains en Europe.

Même dans la décennie iconique des années 1920 à Paris, environ neuf-dixièmes des États-Uniens installés à Paris ne sont pas des littéraires ou des artistes mais davantage des industriels, des banquiers, des rentiers, ou de plus modestes bibliothécaires ou représentants de commerce. Tous pourtant peuvent être qualifiés d’« élites » par rapport à d’autres immigrés qui commencent à circuler en Europe également depuis le XIXe siècle (Italiens ou Polonais venant travailler en France, par exemple). Les Américains des États-Unis ne sont pas les seuls voyageurs d’élite ni les seuls « Américains » d’élite en Europe au XXe siècle : aristocrates russes, britanniques, italiens, ainsi que Nord et Sud-Américains se croisent aussi dans les salons de Londres et de Paris.

Du « Grand Tour » à l’investissement en Europe

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