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A compter des années 1880, dans un contexte d’essor économique sans précédent de la presse, les commentateurs se passionnent pour un nouveau « fléau » venu des quartiers populaires : le crime organisé. Épousant des modes de vie jugés marginaux et ayant recours – même lorsqu’il s’agit de groupes politisés – à une violence que l’on qualifie de nihiliste, ces « associations de malfaiteurs » se voient propulsées en Une des journaux nationaux et se retrouvent ainsi confrontées à des millions de lecteurs effrayés par leurs tristes exploits : rackets, vols à main armée, assassinats.
Des célèbres Apaches aux « dynamiteurs » anarchistes, de la Cosa Nostra sicilienne à Pierrot-le-Fou, nous revenons sur quelques-unes de ces bandes ayant opéré de la fin du XIXe siècle à l’après-Seconde Guerre mondiale, terrifiant clients de bars louches, unités de police et bien sûr, lecteurs fascinés.
Leurs noms : les Forty Thieves, les Kerryonians, les Dead Rabbits ou encore les Hudson Dusters. Dès le début du XIXe siècle, des gangs violents issus de l'immigration irlandaise ont prospéré dans le sud de Manhattan, avant d'être concurrencés au début du XXe par la Mafia.
Adeptes de la reprise individuelle, Jules Bonnot et ses complices vont multiplier les braquages spectaculaires à bord de voitures volées. Au début de l’année 1912, toutes les polices de France sont à leurs trousses.
En novembre 1931, le gouvernement français lance un vaste coup de filet sur l’Île de beauté : des centaines de gardes mobiles y sont dépêchés. En ligne de mire, ceux que l’on appelle depuis Paris les « bandits corses ».
À l'origine simples voyous tapageurs, les nervis ont multiplié les exploits criminels, jusqu'à devenir une figure incontournable du crime à Marseille au début du XXe siècle.
Il s’appelle Pierre Loutrel mais on le connaît sous le nom de « Pierrot-le-fou ». Ce criminel violent, passé de la « Gestapo française » à la Résistance, restera dans les mémoires comme le chef d’un redoutable gang français de l’après-Seconde Guerre, les Tractions Avant.
Figure de la pègre d’avant-guerre, comptant presque autant de coups d’éclats criminels que d’évasions, Auguste Méla jouira en outre d’une postérité cinéphile en tant qu’inspiration du personnage campé par Lino Ventura dans « Le Deuxième souffle ».
Désigné comme « Capo di tutti capi » (chef de tous les chefs), à compter de 1931, régnant sur la pègre new-yorkaise et organisant le crime comme une entreprise bien gérée, Salvatore Lucania, dit Lucky Luciano, fut le parrain le plus influent de la mafia sicilienne aux États-Unis.
Ils s'appellent « Nib de blair », « L'Enfant gras » ou « Charlotte la grêlée ». Tous sont membres des Loups de la Butte, un gang d’Apaches du Nord parisien qui va régner plus de dix ans sur les hauteurs du XVIIIe arrondissement.
En 1902, le procès de deux souteneurs passionne l’opinion. Manda et Leca sont accusés d’avoir déclenché une guerre pour la possession de Casque d’Or, la prostituée la plus célèbre du Paris des Apaches.
Au début du XXe siècle, un groupe de jeunes garçons revêches effraie le Sud-ouest parisien : ils se font appeler les Cœurs unis de Grenelle. De Javel à l’Ecole militaire, le nom de la bande est inscrit sur les façades de leur territoire.
