Écho de presse

Les nervis, ces voyous devenus « maîtres de Marseille »

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Bande de nervis marseillais, jeunes dandys occupés à semer le désordre dans la cité phocéenne, L'Écho de Paris, 1907 - source : RetroNews-BnF

À l'origine simples voyous tapageurs, les nervis ont multiplié les exploits criminels, jusqu'à devenir une figure incontournable du crime à Marseille au début du XXe siècle.

Molester les bourgeois et perturber les réjouissances de la bonne société : tels étaient les passe-temps favoris des nervis de Marseille. 

Ils apparaissent vers 1840 et doivent leur nom au nerf de bœuf dont ils se servaient, à l'origine, pour menacer les passants et leur faire le portefeuille.

En 1885, le correspondant à Marseille du journal Le Siècle décrit ainsi ces énergumènes dont les facéties feraient presque sourire :  

« Ces vauriens, connus ici sous le nom de nervis, sont le fléau de notre ville.

Permettez-moi de vous les présenter. Le nervi est assez bien vêtu ; il fréquente le théâtre et les cafés-concerts, non pour entendre les œuvres dramatiques ou lyriques, mais pour se jeter brutalement sur ses voisins en criant d’un air à la fois moqueur et piteux : “Eh ! Pousse pas ! Ne poussez pas !” 

Si durant la représentation un petit enfant fait entendre un cri, il riposte aussitôt en hurlant : À l’espitaou ! À l’hôpital !

Si quelqu’un tousse dans la salle : À bas lou desseca ! À bas le desséché !

Si quelqu’un éternue : À vos souhaits, coulègun !

Si une personne se tourne pendant l’entracte pour causer, il l’engueule. S...

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