Écho de presse

1929, reportage chez les chasseurs de baleines

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Dépeçage d'une baleine, L'Intransigeant, 1er novembre 1934 - source : RetroNews-BnF

En 1929, Le Petit Journal envoie un de ses journalistes dans les eaux du cercle arctique pour une série de reportages sur les chasseurs de baleines norvégiens. Cette pratique, à l'époque, n'est encore soumise à aucune réglementation.

Octobre 1929. Le Petit Journal, grand pourvoyeur de reportages à sensation et d'enquêtes exotiques, publie un long récit maritime, en plusieurs épisodes, intitulé « Vers le pôle Nord » et consacré principalement à une profession sujette alors à de nombreux fantasmes : celle de chasseur de baleines.

 

Le métier (qui n'est alors sujet à aucune réglementation) évoque irrésistiblement, pour le lecteur de l'époque, une vie d'aventures à la Moby Dick. L'époque est pourtant déjà marquée par la chasse industrielle : dans les années 1920, entre 20 000 et 30 000 baleines sont tuées tous les ans, en général au canon.

 

L'envoyé spécial du journal, Xavier de Hauteclocque, a passé plusieurs semaines en mer, aux abords du cercle arctique, en compagnie de marins norvégiens. Dans le premier numéro, paru le 5 octobre, il décrit ses compagnons de voyage, « ce que nous appelons chez nous de “rudes gars” et de “beaux types”, des colosses du Nord ; les vieux frustes, noueux comme des têtards de saule ; les jeunes, d'une robustesse blonde et gracile. »

 

Il raconte ensuite sa soirée passée à bord de l'Utvaër (c'est le nom du harenguier où il a embarqué) avec son capitaine, qui lui explique pourquoi le métier de pêcheur est indissociable de l'histoire norvégienne.

 

« Ingolf Solbjorg, capitaine de l'Utvaër. m'explique sa vie. Il parle simplement, sans vantardise, comme un vigneron de Bourgogne racontant les vendanges.

 

Chez nous, dit-il, à Aalesund, tout le monde est marin depuis que la ville existe, depuis toujours. Aalesund n'a que 16 000 habitants et nous avons plus de trois cents navires. Comptez ce que cela représente de matelots : presque toute la population mâle.

 

Une sale existence pourtant dans vos mers glaciales.

 

Oui. Nos m...

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