Écho de presse

Les Incroyables et les Merveilleuses, la jeunesse extravagante du Directoire

le par

Les Physionomies du jour, estampe de Thomas-Charles Naudet, 1798 - source : Gallica-BnF

Après la fin de la Terreur en 1794, les rues se remplissent d'« incroyables » et de « merveilleuses », de jeunes Français royalistes qui s'adonnent aux plaisirs, adoptent un style vestimentaire outrancier et s'amusent à rosser les Jacobins.

La mort de Robespierre, le 27 juillet 1794, marque la fin de la Terreur. Mais aussi le début d'une période qu'on appellera « réaction thermidorienne », au cours de laquelle toute une partie de la jeunesse royaliste va se déchaîner, en réponse aux années sanglantes qui ont précédé.

 

Dès le lendemain de l'exécution de Robespierre, les rescapés de la Terreur s'en donnent à cœur joie. Des carrosses circulent à nouveau dans Paris. Le luxe, le plaisir, la frivolité réapparaissent. On organise partout des fêtes, des bals réservés aux familles des victimes de la Terreur, où l'on danse en habit de deuil. Les jeux d'argent reviennent à la mode, les restaurants se multiplient.

Les garçons habités par cette soudaine « fureur de vivre » vont se faire appeler « incroyables » et les femmes « merveilleuses », deux expressions qu'ils emploient à tout bout de champ, en roulant le « r » à l'anglaise, ou en le faisant carrément disparaître (ils prononcent « inc'oyables » et « me'veilleuses »).

 

Premier signe de changement : l'accoutrement. Alors que la Terreur proscrivait l'extravagance vestimentaire, la jeunesse dorée du Directoire va aller plus loin dans l'excentricité que quiconque auparavant.

Les Merveilleuses, estampe de Carle Vernet, 1797 - source : Gallica-BnF

Les Merveilleuses se parent d'habits évoquant l'antiquité grecque et romaine, le plus dénudé possible, se vêtant de tuniques « à la Minerve » ou de robes « à la Diane », parfois translucides ou portées humides pour mieux mouler leurs formes – ce qui entraîne sans surprise la réprobat...

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