Écho de presse

Quand Le Figaro lançait les premières petites annonces amoureuses

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« Le diable amoureux », estampe représentant une scène de théâtre, 1844 - source : Gallica-BnF

En 1875, Le Figaro lance une rubrique révolutionnaire pour l'époque : intitulée la « Petite correspondance », elle est entièrement dédiée à la publication de messages amoureux. Le succès est immédiat.

En janvier 1875, Le Figaro décide de lancer dans son supplément littéraire du dimanche une nouvelle rubrique, totalement inédite : la « Petite correspondance ». 

Les petites annonces existent alors déjà dans Le Figaro, mais celles-ci sont bien particulières puisqu’elles sont uniquement dédiées à la publication de messages amoureux.

Le succès est rapide. À une époque où le téléphone commence à peine à fonctionner et où le courrier est encore lent, les lecteurs du quotidien s’emparent de ce moyen de « communiquer » en toute discrétion.

Signés par des pseudonymes ou de simples initiales, dans un langage parfois codé et souvent fleuri, ces courts messages – la ligne de 60 lettres vaut 3 francs – expriment avec une étonnante liberté les sentiments de leurs auteurs, amoureux transis ou déçus, prétendants pleins d'espoirs ou éconduits.

Ils en disent aussi parfois long sur l’époque, de la solitude des « rentiers » et « femmes du monde » qui recherchent désespérément des correspondants avec qui échanger des lettres et plus si affinités, aux récriminations maritales en passant bien sûr, par l’adultère – dont on s’aperçoit, au passage, qu’il n’est alors pas l’apanage des hommes.
 
Ainsi, la mystérieuse Marquise des H.F. a des exigences bien particulières :

« UNE FEMME DU MONDE, distinguée et spirituelle, quoique sans bas de couleur, mais très triste par suite de circonstances néfastes, désire entretenir une correspondance intellectuelle avec un vieux savant, un homme de lettres ou une c...

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