Écho de presse

La mystérieuse histoire de Victor, « l'enfant sauvage » retrouvé

le par

« Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron ». Gravure en frontispice de « De l'éducation d'un homme sauvage », 1801 - source : Gallica-BnF

À l'hiver 1800, un jeune garçon nu et voûté est retrouvé dans les bois du Tarn. Immédiatement considéré comme un « enfant sauvage », il est craintif, ne parle pas et se nourrit de pommes de terres.

8 janvier 1800. Un enfant nu, courbé, à la chevelure hirsute, est découvert et capturé par trois chasseurs dans les bois de Lacaune, alors dans l'Aveyron (actuel Tarn). Cela fait plusieurs mois qu'il est régulièrement aperçu par des paysans et bûcherons de la région. Des battues ont même été organisées pour l'attraper. Cette fois, on le tient.

Que faire de lui ? L’enfant est d’abord confié au commissaire du gouvernement du canton, qui le garde deux jours chez lui avant de le confier à l’hospice du village. Celui-ci livre ses premières observations : 

 « Je fais conduire, citoyen, dans votre hospice, un enfant inconnu de douze à quinze ans, qui paraît sourd et muet de naissance ; outre l’intérêt qu’il inspire par la privation de ces sens, il présente encore dans ses habitudes quelque chose d’extraordinaire qui le rapproche de l'état des sauvages.

Sous tous les rapports, cet être intéressant et malheureux sollicite les soins de l’humanité : peut-être même doit-il fixer l’attention de l’observateur philantrope. [...]

Veuillez en faire prendre tous les soins possibles ; faites-le particulièrement surveiller le jour, et coucher la nuit dans une chambre d’où il ne puisse s’évader.

J’ai reconnu dans ses affections, que, malgré l’amitié la plus attentive que je lui ai témoignée, et quoique j’eusse gagné sa confiance pendant deux jours et deux nuits que je l’ai gardé chez moi à vue, il guettait sans cesse le moment de s’enfuir.

Sa nourriture ordinaire et de préférence, depuis qu’il est un peu civilisé, consiste en des pommes de terre cuites au feu ; dans les premiers moments qu’il a été trouvé, il se nourrissait de racines et de pommes de terre crues. »

À l’hospice, le garçon est jour et nuit surveillé observé comme une bête curieuse.

La presse raconte les premiers jours de celui qu'on surnomme désormais « l'enfant sauvage », et les premières questio...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.