Écho de presse

La diaspora corse dans la France urbaine au début du XXe siècle

le par

La fête des Corses de Paris, agence Mondial, 1932 - source : Gallica-BnF

Fuyant la pauvreté de l'Île de Beauté, les Corses sont nombreux à s'exiler sur le continent ou dans les colonies françaises au XIXe et au début du XXe siècle. À Paris, Marseille ou encore Alger, d'importants réseaux de solidarité se créent.

Le 13 février 1903, Le Petit Troyen fait le compte-rendu d'une conférence donnée la veille par un certain M. Vanwtberghe sur la Corse et ses habitants. Voici comment le conférencier définit « l'esprit corse » :

« Le fondement de l’esprit corse dans les relations sociales, la politique, la vendetta, est la conception de la famille. C’est toujours le clan comprenant le ban et l’arrière-ban des cousins et arrière-cousins, parfois aussi imaginaires qu’éloignés, tout ce monde marchant en véritable troupeau très uni. C’est là une forme familiale touchante et sympathique, mais correspondant évidemment à un état primitif de la vie [...].

 

La politique ne prend une fermeté qui pourrait faire croire à une lutte d’idées, qu’en cas de lutte de clan (rivalité des familles Bonaparte et Pozzo di Borgo). Même explication pour la vendetta, forme primitive de justice à laquelle les pasteurs corses demeurent attachés. Dans le nord de l'île surtout, les mœurs s’y prêtent ; on sort armé du fusil. »

Dans une page qu'elles consacrent en février 1921 à l'Île de Beauté, Les Annales politiques et littéraires prétendent elles aussi avoir cerné la « nature profonde » des insulaires :

« Les Corses ont leurs défauts, de même que les Provençaux, les Gascons, les Bourguignons ont les leurs. Ils sont vifs, ils ont le sang chaud et la rancune tenace – comme l'amitié ; ils font bon marché de la vie, s'entre-tuant (beaucoup trop), mais toujours par honneur, par passion, jamais pour de l'argent.

 

Les “bandits” corses, dont on parle tant, ne sont jamais des voleurs : on ne peut leur reprocher que des crimes passionnels, des sortes de duels meurtriers, selon leurs mœurs, qui sont le résultat de leur histoire. »

Orgueilleux, ayant le sang chaud, plaçant au...

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