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La fascinante légende de la Vouivre, le dragon du Jura

Créature mythique inspirant crainte et fascination, la Vouivre a longtemps hanté l'imaginaire collectif, notamment dans les campagnes de Franche-Comté. Elle a inspiré nombre d'artistes, dont Marcel Aymé qui lui a consacré un roman éponyme.
La vouivrelégendejura
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

27 août 2020

et modifié le 22 novembre 2024

Créature mythique inspirant crainte et fascination, la Vouivre a longtemps hanté l'imaginaire collectif, notamment dans les campagnes de Franche-Comté. Elle a inspiré nombre d'artistes, dont Marcel Aymé qui lui a consacré un roman éponyme.

« Elle parlait d’une voix jeune et sonore, enrichie par l’accent jurassien aux voyelles largement ouvertes, claires comme un pain blanc où les consonnes mordent avec décision. […] La Vouivre à plat ventre sur un tas de roseaux, en train de prendre le soleil à cul nu et sa robe à côté d’elle avec son rubis, oui bien. » (Marcel Aymé, La Vouivre)
Qui n'a, dans le Jura, jamais entendu parler de la Vouivre ? La légende, mentionnée dans tous les ouvrages folkloriques comtois, est au XIXe siècle fortement ancrée dans les croyances populaires et largement répandue, notamment dans les campagnes.

En 1852, le Journal des villes et des campagnes en donne la définition la plus courante dans le Jura :

« […] on appelle vouivre un serpent ailé qui n’a qu’un œil, appelé escarboucle, et jetant une lumière si vive, que le monstre paraît tout en feu. »
La Vouivre – le mot est issu du latin vipera, la vipère, le serpent – est en effet souvent représentée comme un serpent ou un dragon ailé, dont le front est orné d'une « escarboucle », qui n'est autre qu'une pierre précieuse. Dans les contes folkloriques suisses et de l'est de la France, la créature possède « un corps de serpent, des ailes de chauve-souris et des pattes de pourceau ».

La créature erre de source en source, défendue par une horde de serpents fidèles. Elle n'est certes pas méchante, mais gare à ceux qui voudraient s'emparer de son trésor : les serpents n'en feraient qu'une bouchée. 

C'est dans un village du Jura, Saint-Claude, qu'elle aurait notamment été plusieurs fois aperçue, donnant ainsi son nom à une cascade : la cascade de la Vouivre.

L’Écho de la montagne en 1887 décrit ainsi le lieu :

« Sur la rive gauche de la Bienne, en amont de St-Claude, court, dans un sillon rapide et profond de la montagne, le torrent de la Pitié. […]

Après avoir coulé quelque temps dans un ravin inaccessible, il s’arrête au pied d’un rocher, dans un réservoir oblong, à ciel ouvert, d’où il retombe en cascade, à mi-côte de la colline, dans une charmante petite vallée que traverse un sentier perdu, sur un pont rustique et croulant.

Il y a là, dans un magnifique encadrement de verdure, des anfractuosités et des grottes, que la tradition désigne comme ayant autrefois servi de refuges à une vouivre. Sous un banc de rocher, on montre encore la place où cette vouivre se cachait pendant le jour aux regards des humains qui passaient dans ce désert. »

La légende de la Vouivre, aussi terrifiante que fascinante, n’a cessé d’inspirer romanciers, poètes et artistes. Marcel Aymé, notamment, s'en est inspiré pour son roman éponyme, paru en 1943 et salué par la critique comme une passionnante et poétique étude des mœurs rurales.  

Le Journal des débats politiques et littéraires y consacre en 1944 une longue analyse :

« Dans le livre de M. Marcel Aymé, elle apparaît en chair et en os aux paysans de Vaux-le-Devers et pendant quelques mois trouble de ses prestiges la tranquillité villageoise. 

En réalité, ce qui agite un peu les imaginations, ce n'est pas tant le fait miraculeux de son existence que la richesse extraordinaire dont elle peut être la cause. Quelques têtes brûlées rêvent de lui dérober son rubis. Le curé lui-même ne voit dans cette apparition qu'un prétexte pour prendre sa revanche sur la municipalité anticléricale et pour imposer une procession solennelle. Seul, le maire libre-penseur est fortement secoué dans ses convictions.

En somme, la présence de la Vouivre est loin de bouleverser les esprits ; chacun s'y intéresse dans le cadre de ses habitudes et de ses instincts ; en elle on ne regarde que soi. »
Bien moins prégnante qu'autrefois, la légende de la Vouivre n'en reste pas moins ancrée dans l'imaginaire collectif jurassien d'aujourd'hui.

Mots-clés

La vouivrelégendejura
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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