Écho de presse

Homosexualité féminine : Le saphisme condamné par la féministe Séverine

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Les Deux Amies, par Toulouse-Lautrec - source : Wikicommons

À la fin du XIXe siècle, l'homosexualité féminine - le « saphisme » - suscite une réprobation unanime. Y compris parmi les observateurs les plus progressistes, à l'image de la féministe Séverine, qui met en garde les jeunes filles.

Alors que les journaux grands publics de la fin du XIXe siècle n'évoquent que très rarement l'homosexualité masculine, largement taboue, ils sont encore moins bavards à propos de son équivalent féminin. À l'époque, le « saphisme », perçu comme une forme de sexualité perverse, fait l'objet d'une réprobation unanime.

Un exemple parmi d'autres : celui de ce médecin qui, dans Gil Blas, le 3 janvier 1888, parle de l'homosexualité féminine comme d'un désordre mental assimilable à la kleptomanie.

« Bien des femmes devraient, comme en Orient, rester, toute leur vie, frappées d'incapacité civile et considérées comme des mineures irresponsables, parce qu'elles ne possèdent jamais une sensibilité suffisamment refrénée par le raisonnement, — et pour tout dire, parce qu'elles ne présentent point la maturité mentale nécessaire [...].

L'incohérence intellectuelle, la dipsomanie, les aberrations du sens moral et la désorganisation des facultés affectives qui produisent le saphisme et la nymphomanie, sont autant de preuves de ce manque d'équilibre cérébral, si commun aujourd'hui même dans les classes sociales les plus él...

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