Au XXe siècle, alors que les affaires d'homosexualité dans l'armée allemande sont légion et font grand bruit, en France, elles existent mais restent cantonnées à quelques articles mal informés, tant l'autorité militaire tente d'étouffer ces scandales.
Quand en 1907, à Brest, une affaire de ce type éclate, Le Journal précise d'emblée : « Il n'y aurait qu'un seul officier compromis, et l'enquête se poursuit dans le plus profond mystère. » Avant de donner quelques détails :
« L'affaire des actes d'homosexualité qui se seraient produits dans un des régiments de notre garnison continue à faire beaucoup de bruit ici.
L'autorité militaire déclare que l'affaire dont on parle tant n'a jamais existé dans le régiment désigné. Il y a quelque temps, un capitaine a bien été accusé de s'être livré à des actes d'homosexualité sur les soldats dl sa compagnie, mais l'enquête à laquelle il fut à cette époque procédé, a établi qu'il n'en était rien. Les résultats de cette enquête ont été adressés au ministre de la Guerre.
Or, aujourd'hui le nom de ce même officier est encore mis en avant et les deux soldats, pour lesquels il aurait eu des prévenances, seraient, dit-on, de mauvais sujets qui ne feraient autre chose que du chantage… [...]
D'autre part, on fait remarquer qu'il n'y a jamais eu qu'un officier accusé d'actes d'homosexualité et on aurait confondu l'officier chargé de faire enquête avec un second homosexuel. »