Interview

De la piquette à l’absinthe : vin et alcools au tournant des XIXe et XXe siècles

le par

Intérieur de la taverne à bière du Tiefenkeller à Strasbourg, 1889 - source : Gallica-Bibliothèque universitaire de Strasbourg

Discussion avec l’historien Stéphane Le Bras autour des consommations d’alcool en France à la Belle Époque, reflets des divisions sociales, culturelles et géographiques d’un pays qui lève le coude.

Stéphane Le Bras est historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Clermont-Auvergne, spécialiste des pratiques et des représentations des boissons alcoolisées en France. Sa thèse, soutenue en 2013 et publiée en 2019 aux Presses universitaires François-Rabelais à Tours, porte sur le négoce du vin en Languedoc au XXe siècle. Elle vient de recevoir le Prix international du livre d’histoire de l’année par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).

Propos recueillis par Benoît Collas

RetroNews : Tout d’abord, au XIXe siècle, quelles sont les différences majeures de consommation d’alcool entre les régions ? Le vin est-il largement consommé dans toute la France, ou bien limité à certaines aires ?

Stéphane Le Bras : Effectivement, chaque région a un type de consommation presque local, lié à la production agricole dominante. En Normandie par exemple, on produit différents types de boissons alcoolisées avec les pommes : le cidre, modérément alcoolisé, ou le calvados, un spiritueux, plus fort. Plus globalement, il y a la bière au Nord et à l’Est, le cidre dans toute une partie ouest de la France, et le vin qui es...

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