Interview

Une histoire française du blues : conversation avec Gérard Herzhaft

le par

Le bluesman Lead Belly au National Press Club de Washington, circa 1940 - source : Library of Congress-WikiCommons

Avec le jazz et le rap, le blues est toujours l’une des musiques afro-américaines les plus appréciées en France. Comment ce style musical est-il arrivé ici et qui furent les premiers à en écouter ?

Historien, romancier, musicien et musicologue, Gérard Herzhaft est un des plus grands  spécialistes français du blues et des musiques populaires américaines. Dès les années 1960, il collabore avec de nombreux magazines spécialisés comme Soul Bag en France ou Blues Unlimited en Angleterre. Plus tard, il écrit également pour Best, les Cahiers du Jazz, Jazz Hot, Jazz Magazine, Jazzman, Jazz Notes, et participe à de  nombreuses émissions de radio sur France Culture, France Musique, Europe 1, RTL, RMC, France Inter.

On lui doit notamment une biographie de John Lee Hooker parue chez Limon en 1991 ou encore La Grande encyclopédie du Blues éditée par Fayard en 2008, l'ouvrage sur le blues le plus vendu au monde.

RetroNews : Pouvez-vous nous rappeler d'où vient le blues ?

Gérard Herzhaft : Aux États-Unis en 1877, après la Guerre de sécession, la ségrégation raciale est décrétée dans le sud. Les Blancs et les Noirs vont alors être séparés, ce qui n'était pas le cas avant. Car contrairement à ce que l'on croit, les gens vivaient alors ensemble.

Dès lors, à partir du mouvement folk, les Blancs vont développer la country music, tandis que les Noirs vont inventer une autre sorte de folk, qui deviendra le blues. Le blues n'est rien d'autre qu'une chanson folk interprétée à la première personne du singulier. C'est là sa grande différence avec le jazz.

Il s’agit donc, même initialement, de deux musiques bien distinctes ?

Tout à fait. Elles n'expriment pas les mêmes choses, et elles ne sont pas nées au même endr...

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