Interview

Comment écrire l’histoire des sensibilités ? Discussion avec Hervé Mazurel

le par

Humanité et Sensibilité des Militaires au Bivouac entre Homberg et Walsach 13 Ventose An VII, circa 1800 - source : Gallica-BnF

Champ de recherche autrefois marginal devenu l’un des plus en vue à la fin du XXe siècle, l’histoire des « faits d’affect » se propose d’étudier la façon de ressentir des femmes et hommes du passé. Hervé Mazurel, cofondateur de la revue Sensibilités, revient sur l’histoire de cette façon de faire de l’histoire.

Hervé Mazurel est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’université de Bourgogne. Historien du corps, des sensibilités et des imaginaires, il travaille à l’articulation entre histoire, sciences sociales et psyché. Il a notamment publié Kaspar l’obscur ou l’enfant de la nuit et L’Inconscient ou l’oubli de l’histoire à La Découverte. Avec Alain Corbin, pionnier de ces approches, Hervé Mazurel a dirigé l’ouvrage Histoire des sensibilités paru aux Presses universitaires de France en septembre dernier.

Propos recueillis par Benoît Collas.

RetroNews : Comment définissez-vous l’histoire des sensibilités ? 

Hervé Mazurel : Contrairement aux États-Unis, au Canada ou à l’Allemagne, où l’on sépare volontiers histoire des sens et histoire des émotions, on nomme en France « histoire des sensibilités » un courant de recherche qui s’efforce d’embrasser tout le champ de l’affectivité – ce que Georges Didi-Huberman appelle « les faits...

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