Séquence pédagogique

Industrialisation et transformations socioéconomiques

le par - modifié le 02/05/2023
le par - modifié le 02/05/2023

RetroNews et Clionautes se sont associés pour proposer des séquences pédagogiques sur les sujets du programme d'Histoire. L'objectif principal de cette séance est d'étudier l'accélération des transformations sociales et économiques sous le Second Empire dans le cadre d'une intense industrialisation. 


Niveau Première | Thème 2 - La France dans l'Europe des nationalités | Politique et société (1848-1871) | Chapitre 2 - Industrialisation et accélération des transformations socioéconomiques dans la France du XIXème siècle

SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE CLÉ EN MAIN

RetroNews propose des ressources pédagogiques réservées aux enseignants : pour télécharger l’intégralité de la séquence et sa correction, connectez-vous ou créez votre compte RetroNews.

Introduction

Questions :
 

1/ Présentez les documents en les replaçant dans le contexte historique approprié.
2/ Quelles sont les évolutions que connaît Paris ?
3/ Tentez de dégager une problématique en élargissant le cadre spatial à la France .

Document 1 : La transformation de Paris au XIXe siècle 

 

 « Nous ne pouvons, sans un serrement de cœur, voir tomber sous la pioche, comme sous le canon, des quartiers entiers disparaissant en quelques jours. Oui, sans doute, certaines rues que vous effacez de la carte de Paris étaient mal tracées ; mais vous en supprimez aussi auxquelles il n’y avait rien à reprocher ; oui, vous débarrassez la ville de maisons vieilles et laides, mais vous n’épargnez pas les plus belles, et vous ne vous arrêtez pas devant celles que consacrent de glorieux souvenirs. » 

 

Document 2 : Paris Pont Louis XVI, 1848

Document 3 : Carte industrielle de Paris, 1863

Document 4 : Carte du chemin de fer métropolitain, 1871

L’industrialisation, le moteur économique de la France ?

L’industrialisation, un concept historique et une réalité européenne : étude du Creusot et de l'industrialisation

La ville du Creusot, en Saône-et-Loire, a accueilli au XVIIIe siècle la fonderie royale et la manufacture des cristaux de la Reine. Après quelques difficultés économiques, la ville connaît une période prospère grâce à  l’entreprise de la dynastie Schneider, à la création des usines de fonte au coke et à l'apparition du marteau-pilon.

Questions :

1/ Document 1 - Comment s’organise spatialement la ville du Creusot ?
2/ Document 2 - Justifiez cette affirmation en prélevant des informations du document 2.
3/ Document 3 - Quelles sont les revendications des grévistes ?
4/ Question vers le bac - À partir des documents, vous rédigerez un paragraphe permettant de présenter ce sur quoi repose l’industrialisation et quelles en sont les conséquences sociétales. 
 

Document 1 : Le Creusot, la ville et les forges

Document 2 : Houillères, forges, aciéries et ateliers de constructions du Creusot

«L’histoire du Creusot est intimement liée aux diverses transformations de la métallurgie depuis un siècle, son étude permet également d’apprécier les conditions économiques dans lesquelles se sont trouvées et se trouvent aujourd’hui les grandes entreprises sidérurgiques françaises. Le premier établissement métallurgique fondé au Creusot remonte à 1782. Il ne comprenait, à cette époque, que des hauts fourneaux alimentés avec les minerais de la région. La fonte était  refondue au coke dans le premier cubilot installé en France, pour fournir des canons et des projectiles. Comprenant l’essor que l’invention des chemins de fer et de la navigation à vapeur allait donner à la grande industrie, MM. Schneider créèrent, au Creusot, les ateliers de laminage, de fabrication de machines et locomotives et, à Châlons-sur-Saône, les chantiers navals, tels à peu près qu’ils existent encore aujourd’hui, malgré de nombreux remaniements et d’importantes augmentations. En 1838, les ateliers du Creusot livraient la première locomotive de fabrication nationale qui ait fonctionné en France. Ce rapport constate que les houillères produisaient 700.000 hectolitres et que la production du fer s’élevait à 5 ou 600 tonnes : des hauts fourneaux, des forges, des ateliers de construction, 23 machines à vapeur ayant ensemble 800 chevaux de force, composaient ces établissements qu’un chemin de fer de 10 kilomètres reliait au canal du Centre et qui n’occupaient pas moins de 2.000 ouvriers. Ils avaient déjà fourni 15 locomotives aux chemins de fer français et italiens, ainsi qu’un grand nombre de bateaux à vapeur pour la navigation fluviale. Tous ces progrès avaient été réalisés avec une rapidité remarquable et au moyen d’un outillage relativement imparfait. En 1850, un habile ingénieur des ateliers, M. Bourdon, imagina un engin d’une grande puissance qui devait permettre le forgeage facile des grosses pièces; nous voulons parler du marteau-pilon, qui vint si avantageusement remplacer l’antique martinet ou marteau à Cames. Le Creusot continua sa marche ascendante et prit bientôt des proportions colossales.( …)  Les hauts fourneaux et les forges produisaient 130.000 tonnes de fonte, et 110.000 tonnes de fers et tôles. A cette époque les ateliers de constructions avaient livré, depuis leur fondation (…) 125 marteaux-pilons, 168 machines de marine d’une force totale de 39.955 chevaux, 630 machines fixes d’une force totale de 30.000 chevaux. Les grèves qui marquent la fin de l'empire et les terribles événements de 1870-1871 ne font qu’effleurer le Creusot et l’obliger un instant à arrêter son expansion, mais ses établissements créés et outillés pour la paix se mettent à fabriquer des engins de guerre. Après la guerre de 1870-1871, le Creusot profita de la reprise d’activité qui se manifesta dès 1872. (…) On pourrait trouver au Creusot l’application instantanée de presque tous les grands procédés de la métallurgie, hormis de la fabrication de l’acier par la méthode Thomas (…).»

Document 3 : La grève au Creusot

«Pourtant, puisque la grève dure depuis huit jours, le syndicat devrait être fixé sur ses réclamations. A moins que les délégués ne demandent encore un nouveau délai, l’entrevue aura donc lieu cet après-midi, à une heure.
Qu’en sortira-t-il ?
M. Berthoud, chef du contentieux des usines du Creusot, que j’ai vu tout à l’heure et à qui j’ai demandé son avis, m’a répondu : “Les grévistes par l’entremise du sous-préfet, communiqué à M. Schneider, qui les a attentivement examinés, une liste des réclamations. M. Schneider a dû faire, sur les griefs invoqués, des réponses négatives, à chacun des chefs énumérés dans la liste élaborée par le syndicat, à savoir : suppression du marchandage, reconnaissance officielle du syndicat, liberté de conscience, provocations. Il y avait joint une réponse d’ensemble qui a été, par erreur prise pour son unique réponse et a généralement été de la part des journaux l'objet d’une interprétation erronée. Vous connaissez la réponse faite hier par M. Schneider aux nouvelles réclamations des grévistes. La discussion verbale modifiera-t-elle toutes les réponses très étudiées qu’a faites M.Schneider. Cela ne me semble guère possible, attendu que les réclamations en cause, portent, non pas sur des questions générales, mais sur des questions techniques, des questions de détail, qui n’intéressent pas tout le personnel et qui même dans les services auxquels elles ont plus particulièrement trait, n’intéressent qu’un petit nombre d’ouvriers.”»
 

 

Un État modernisateur - Partie magistrale

Document 1 : Carte de France donnant à voir une représentation détaillée de la puissance de la France

Document 2 

«A la simple nomenclature des établissements voués à l’enseignement industriel, en peut déjà juger de leur complète insuffisance : cent diplômes d’ingénieurs sont délivrés chaque année par le ministre aux élèves sortant de l’École centrale des arts et manufactures; trois cents quittent les Écoles d’arts et métiers avec des certificats d’études; et, en ajoutant deux cents jeunes gens à ces trois cent élèves, pour représenter les élèves libres des ponts et chaussées et des mines, ceux des Écoles de Saint-Etienne et d’Alais, et enfin les quelques élèves qui, après l’achèvement de leurs études à l’École polytechnique et dans les autres écoles spéciales, sont amenés, tôt ou tard, à s’occuper d’industrie, nous arrivons à peine à un chiffre total de six cents jeunes gens pour recruter annuellement le personnel intelligent et plus ou moins instruit de toutes nos manufactures françaises Si nous estimons à douze cent mille le nombre des personnes engagées dans la pratique industrielle, nous voyons que le chiffre précédent représente à peu près un deux-millième de la population de nos usines.»

De nouvelles activités : point de passage sur les Frères Pereire 

Le règne de Napoléon III est lié à la volonté de moderniser le pays et d’en faire une puissance à l’échelle européenne et mondiale. Il cherche donc à stimuler la croissance par divers investissements , d’où la création du crédit foncier et du crédit mobilier par les Frères Pereire. En quoi les Frères Pereire participent-ils à la modernisation de la France au XIXe siècle ?

Question :

Synthétiser - A la lecture des documents, et grâce à des recherches supplémentaires, vous rédigerez une synthèse permettant de démontrer que les Frères Pereire sont des acteurs de la modernisation économique de la France sous le Second Empire. 

 

Document 1 : Les Frères Pereire, qui sont-ils ?

Emile (1800-1875) et Isaac Pereire (1806-1880) sont deux frères juifs d’origine polonaise. Ce sont des industriels, des banquiers et des entrepreneurs du XIXe siècle. Ils jouent un rôle important lors de la Révolution industrielle  en fondant un véritable empire. Ils investissent dans les chemins de fer, créent en 1852 le Crédit Mobilier pour financer les projets industriels. En 1855, ils sont à l’origine de la Compagnie Générale Maritime qui deviendra la Compagnie Générale Transatlantique. Ils s’intéressent à de nombreux secteurs : les hôpitaux, les omnibus jusqu’aux opérations immobilières avec, entre autres, le Parc Monceau à Paris ou encore à Arcachon où se retire Emile Pereire.

Document 2 : Rapport du Crédit mobilier, 23 avril 1864

«Compagnie impériale des Voitures de Paris
Le succès de l’entreprise des Omnibus nous a déterminés à prêter notre concours à la Compagnie impériale des Voitures de Paris, qui est en voie de transformation en Société anonyme. Cette entreprise a vu sa situation et son crédit se relever par les efforts de son habile gérant actuel, au point qu’on a pu, cette année, après avoir fait un prélèvement de 273 000 fr pour la réserve, et de 191,000fr pour l’amortissement de son capital, distribuer un dividende de 71/40/0 à ses actionnaires. Grâce aux moyens de contrôle dont elle va bientôt disposer, on peut espérer une nouvelle amélioration de son revenu. 
Enfin, pour compléter le tableau de la situation de cette Compagnie, nous ajouterons qu’elle possède dans paris 161,000 mètres de terrains bâtis, qui ne figurent dans son inventaire qu’au prix d’acquisition, soit, en somme ronde, pour onze millions, et qui ont aujourd’hui une valeur vénale de plus de vingt millions. 

Compagnie immobilière
Nous vous avons fait connaître l’année dernière les projets de fusion de l’ancienne Société immobilière de Paris, dite de Rivoli, avec celle des ports de Marseille et l’Entreprise de la rue Impériale. 
La nouvelle Compagnie s’est définitivement constituée et son capital a été fixé à la somme de 80 millions de francs, représentés par 160 mille actions de 300 francs. Les ressources de crédit dont elle dispose lui ont permis de donner la plus grande impulsion à ses travaux, afin de mettre en valeur les terrains qu’elle possède tant à Paris qu’à Marseille. 
A Paris, les constructions commencées sur le boulevard des Capucines, sur le boulevard Malesherbes et aux Champs-Elysées sont achevées, et une grande partie de ces immeubles sont déjà loués.» 
 

Document 3 : Les Frères Péreire et la faillite du Crédit mobilier

«La Gazette des Tribunaux a déjà rendu compte de divers procès engagés par un certain nombre d'actionnaires contre les administrateurs de la société du Crédit mobilier à l'occasion du doublement des actions de cette société. La plupart de ces procès ont reçu des solutions favorables aux réclamations des actionnaires qui justifiaient de leur qualité de souscripteurs aux actions du doublement des capitaux. Mais peu d'actionnaires se trouvaient dans ce cas, parce que le plus grand nombre avait vendu ses titres. Dans le procès actuel, les demandeurs ont soulevé des questions nouvelles. Les uns, comme les héritiers Hébert et M. Lebreton, ont soutenu que s'ils avaient vendu leurs titres, ils n'en avaient pas moins éprouvé un dommage comme souscripteurs d'action au moment du doublement, puis qu'ils n'avaient pu vendre qu'à perte. Les autres, comme MM. Hacquart et Bégué, prétendaient que, lors même qu'on leur attribuait la qualité d'acheteurs d'actions au lieu de celle de souscripteurs qu'ils revendiquaient, ils étaient recevables à exercer les droits dès souscripteurs dans les quels ils étaient subrogés par le double fait de la vente et de la représentation des titres. Tous demandaient donc le remboursement de leurs actions ou des dommages-intérêts, c'est-à-dire un peu plus de 500,000 francs.»

Les mutations sociales à travers le prisme de l’urbanisation

Une France toujours plus rurale

Questions :


1/ Présenter les documents 
2/ Documents 1 et 2 - Quelles sont les caractéristiques du monde rural ? 
 

Document 1 : Les travaux des champs 

Document 2 : Publicité pour engrais chimiques

L’urbanisation, un vecteur  de mutations profondes : le Paris d'Haussmann

Questions :

1/ Document 1 - Qui est le baron Haussmann ? 
2/ Document 3 - Quels sont les changements que connaissent Paris ? 
3/ Document 2 - Quels sont les griefs énoncés contre les travaux du préfet de la Seine ? 
 

Document 1  : Le baron Haussmann

Document 2 : Le Paris du préfet Haussmann

Document 3 : Le début des grands travaux dans Paris

La politisation de la question sociale et la naissance du mouvement ouvrier en France

Questions :

1/ Document 1 - Décrivez le dessin de presse. Quelle est l’image de l’ouvrier ?
2/ Document 2 - Quelles sont les conséquences de l’industrialisation pour les ouvriers ?
 

Document 1 : La reconnaissance politique des ouvriers

Document 2 : La création d’une classe ouvrière et son enrichissement

«Considérant que ce double résultat ( la hausse des salaires et le développement du travail industriel ndlr) est  favorable aux populations ouvrières considérées comme consommateurs et comme producteurs, (…) Considérant qu’en faisant intervenir constamment, mais dans une juste mesure, le stimulant de la concurrence étrangère, on rend à l’intérêt public, et spécialement aux classes ouvrières, un service d’un autre genre, celui d’accélérer la formation des capitaux ; qu’en effet le stimulant de la concurrence étrangère mis en œuvre comme il est entendu ici, non-seulement tend sans cesse à rendre plus économique la fabrication des différents objets, mais aussi assure au consommateur les bénéfices de celle fabrication économique en faisant baisser les prix de vente ; or la réduction des prix favorise chez les particuliers l’habitude de l’épargne, c’est-à-dire la formation des capitaux.»

Conclusion

Conclusion 

Vous rédigerez une synthèse, d’une dizaine de lignes, permettant de répondre à la problématique du cours. 

SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE CLÉ EN MAIN

RetroNews propose des ressources pédagogiques réservées aux enseignants : pour télécharger l’intégralité de la séquence et sa correction, connectez-vous ou créez votre compte RetroNews.